20 Minutes (Marseille)

« Il faut que les usagers se sentent soutenus »

Marseille est la dernière grande ville pour la pratique du vélo

- Propos recueillis par Adrien Max

La Fédération des usagers de la bicyclette (Fub) vient de rendre son verdict : Marseille est la dernière grande ville pour la pratique du vélo, jugée « très défavorabl­e ». Quelles pourraient être les améliorati­ons à court terme pour faciliter cet usage ? Philippe Buffard, président du collectif Vélos en ville, livre quelques idées bien senties à 20 Minutes. La métropole a refusé de répondre à nos sollicitat­ions et prévoit une communicat­ion à ce sujet début avril.

Quelle serait la première mesure à prendre ?

Il faut que les usagers se sentent soutenus. C’est un combat perpétuel avec les pouvoirs publics. Jean-Pierre Serrus, adjoint à la mobilité à la métropole, veut développer les pistes cyclables, mais on sait très bien qu’ils n’ont pas un rond. Ce n’est pas une raison pour abandonner. Ils sont incapables de dire le nombre de kilomètres de pistes cyclables, qu’ils estiment à 130, alors qu’en réalité on se situe plus aux alentours des 70 km. Même avec 130 km, Marseille reste bien en deçà de villes bien plus petites.

Que vous promettent-ils ?

Ils nous disent que le Jarret et le cours Lieutaud vont être requalifié­s avec des pistes cyclables, peut-être la Corniche. Nous avons beaucoup de difficulté­s à faire accepter nos demandes, ils sont très obtus par rapport au vélo. Sans parler du clientélis­me. Sabine Bernasconi (maire des 1er et 7e arrondisse­ments) est favorable à une piste cyclable sur la Corniche, mais Dominique Tian reste dans une logique clientélis­te. Il craint de supprimer des places de parkings, les gens ne voteraient plus pour lui.

Même sans trop de budget, quelles actions pourraient être menées ?

Ils pourraient requalifie­r les contreallé­es du Prado en zone de rencontre, où les piétons sont prioritair­es et les autres usagers sont limités à 20 km/h. Il suffirait de remplacer les panneaux et tout le monde cohabitera­it mieux. L’autre frein à la pratique est le manque de parkings à vélo. Si les usagers les laissent dans la rue, ils sont sûrs de se le faire voler. Si je veux aller prendre le train à vélo, il n’y a qu’un seul rack à Saint-Charles. A Grenoble, il y a 1 200 places pour les vélos.

Quels sont vos rapports avec la métropole ?

Nous sommes à leur dispositio­n pour collaborer sur des projets, mais ils ne font pas appel à nous, comme pour le Jarret.

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Philippe Buffard souhaitera­it que les cyclistes soient plus entendus.

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