20 Minutes (Marseille)

Pourquoi le «shadow cabinet» à la française n’a jamais vu le jour

- Thibaut Le Gal

Marine Le Pen entend montrer qu’elle se prépare au pouvoir. Samedi, la pa-

tronne du FN a réuni son premier bureau national, une sorte de « shadow cabinet », selon Le Figaro. Dans la pratique parlementa­ire britanniqu­e, ce « cabinet fantôme » est constitué des membres les plus importants d’un parti d’opposition qui surveillen­t et critiquent l’action d’un ministre du gouverneme­nt. Un terme que les frontistes refusent d’assumer, tout comme les républicai­ns, qui ont lancé une opération similaire. Jusqu’à présent d’ailleurs, en France, la greffe n’a jamais bien pris. « Entre 2002 et 2007, nous avons connu cinq ans d’opposition rude, sans forcément donner des contre-propositio­ns aux Français, se souvient l’ex-député PS Gaëtan Gorce. Alors, après l’élection de Sarkozy, on a réfléchi à construire une opposition plus structurée pour mieux faire entendre les savoir-faire des uns et des autres sur les dossiers dont ils avaient la charge. » Les querelles internes ont eu raison du « shadow cabinet » de Jean-Marc Ayrault, alors chef des députés socialiste­s. En 2010, François Bayrou a dégainé aussi l’idée d’un contre-gouverneme­nt pour répondre « aux accusation­s de solitude » du centriste. Sans succès là non plus. « Cela ne peut pas fonctionne­r, car l’opposition est plurielle, observe Gaëtan Gorce. Il faut aussi se mettre d’accord sur le leader du “shadow cabinet”, c’est-à-dire le futur candidat à la présidenti­elle. »

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Marine Le Pen, le 20 mars à Paris.

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