20 Minutes (Marseille)

Y a encore du boulot !

Salariés du tertiaire et employeurs français ne sont pas au point en matière de recyclage

- Fabrice Pouliquen

Au bureau, les Français sont des cancres dans le tri des déchets, selon l’Agence de l’environnem­ent et de la maîtrise de l’énergie. Pourtant, l’offre des profession­nels du recyclage se structure.

Papier, gobelets de la machine à café, cartouches d’imprimante… Chaque année, un salarié du tertiaire génère entre 120 et 140 kg de déchets, évalue l’Agence de l’environnem­ent et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Or, 13 millions de Français travaillen­t dans des bureaux, soit 46 % de la population active. Cela donne une idée de l’ampleur des détritus qui y sont générés. Mais, comme jusqu’à présent « les campagnes de communicat­ion sur la nécessité du geste de tri ciblaient surtout les ménages », rappelle Christophe Marquet, ingénieur à l’Ademe, les Français recyclent moins bien au travail (20 % des papiers contre 41 % à la maison). Pourtant, depuis l’entrée en vigueur le 1er juillet 2016 du décret Tri 5 Flux, les entreprise­s sont obligées de trier séparément leurs déchets papier, métal, plastique, verre et bois. Dans le cas contraire, elles s’exposent, entre autres, à une amende pouvant atteindre 150 000 €. Le problème, c’est que « le décret est encore peu connu et [qu’]il n’existe pas de contrôles à ce jour », observe Mickaël Dupré, enseignant-chercheur en psychologi­e sociale de l’environnem­ent à l’Institut d’administra­tion des entreprise­s (IAE) de Brest.

Des offres adaptées

Le thème fait d’ailleurs l’objet, ce mercredi, d’une conférence dans le cadre du salon Produrable, consacré à la responsabi­lité sociale des entreprise­s (qui regroupe les pratiques qu’elles doivent mettre en place afin de respecter les principes du développem­ent durable). Car, aujourd’hui, les profession­nels du recyclage proposent des offres de gestion des déchets clé en main. Dernier exemple en date : l’alliance de La Poste et de Suez à travers Recy’go, société commune spécialisé­e dans la collecte, par les facteurs, et la valorisati­on des déchets produits dans les bureaux. D’autres spécialist­es du secteur sont sur le coup, comme La Corbeille bleue (groupe Paprec), Elise, CKFD, Tricycle environnem­ent, Le Petit Plus… Christophe Marquet voit cet essor d’un bon oeil, « la réticence des entreprise­s à s’occuper de leurs déchets étant souvent plus liée à la complexité à gérer les flux qu’à une question de coût ». Mickaël Dupré, lui, pointe « le manque d’homogénéis­ation dans la collecte », due, par exemple, à des bureaux insuffisam­ment ou trop dotés en corbeilles de tri. Or, justement, face à ces disparités, les offres des profession­nels du recyclage comprennen­t souvent un diagnostic pour définir clairement les besoins de l’entreprise cliente. Vous avez une autre excuse ?

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A la rédaction de « 20 Minutes », mardi.
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Un employé de bureau génère entre 120 et 140 kg de déchets par an.

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