Thello supplante les TER
Des usagers préfèrent le train italien pour aller au travail
Des TER bondés, souvent en retard et dont les horaires changent tous les trois mois. Voilà le quotidien de certains Niçois qui utilisent la SNCF pour se rendre à leur travail à Monaco ou Vintimille, la deuxième ligne la plus empruntée de France, hors région parisienne. Jérémy, 29 ans, travaille à Monaco, mais vit à Nice. Il n’en peut plus des TER pour se rendre en principauté. « A chaque changement d’horaire, c’est presque trois mois de galères. Ce sont des trains en retards, parfois annoncés, parfois pas du tout. Les trains disparaissent carrément. » Il ajoute : « On est tellement serrés comme des sardines, on n’a même plus à se tenir, c’est le voisin qui nous tient. » Le 1er janvier dernier, la région Paca est parvenue à faire signer un accord à la SNCF et à Thello, filiale française de Trenitalia, compagnie ferroviaire italienne. « Les abonnés TER des gares de Nice, Monaco et Vintimille peuvent bénéficier des trains Thello pour 3 € de plus par mois. Il s’agit de la ligne de jour Marseille-Milan, avec trois aller retours par jour », détaille Philippe Tabarot, adjoint aux transports à la région Paca.
« On est plus détendu »
Jérémy n’a pas attendu cet accord financier pour sauter dans le Thello de 8 h 15 chaque matin. « Cela coûtait 5 €par trajet. Ce n’est rien en comparaison du confort de voyage obtenu. Sièges confortables, plus grands, avec plus d’espace, prises électriques, beaucoup moins de monde. En arrivant au travail, on est plus détendu », explique le jeune homme. Selon Philippe Tabarot, « 360 Thello ont été utilisés en janvier, le double en février, soit près de 550. » Selon lui, avec les grèves, la fréquentation devrait exploser. Ce que confirme Jérémy, qui s’était abonné un seul mois par prudence, avant de le prolonger de six mois. « Ça s’est très bien passé. Maintenant, le Thello est quasi plein le matin, mais tout le monde est assis. Le gros plus, c’est qu’il est toujours à l’heure, lui. » Selon l’adjoint aux transports, tout le monde est gagnant : des recettes supplémentaires pour Thello, une qualité de service pour la SNCF et des trains pour les voyageurs. Seul hic, Jérémy doit parfois laisser la place à une personne qui a réservé. Par ailleurs, les horaires du Thello sont plus pratiques le matin que le soir. Cette expérience est testée sur une année, « on ne connaît pas l’avenir », explique Philippe Tabarot. Mais il faut garder à l’esprit que le niveau de service n’est pas le même car les trains Thello s’apparentent à des TGV plus qu’à des TER. Pour Jérémy, « ce qui compte vraiment, c’est qu’avec le Thello on arrive bien, frais, détendu au travail et pas rempli de stress et ou de colère. »