Le Vélodrome est tout ouïe
Pour le quart de finale retour de Ligue Europa contre Leipzig, le stade de l’OM promet d’être bruyant
Un footballeur qui se roule en boule sur la pelouse, ça n’étonne personne. En revanche, voir un joueur porter ses mains à ses oreilles, c’est plus rare. En septembre 2017, sur le terrain du Besiktas, Timo Werner, l’attaquant de Leipzig, qui affronte l’OM en quart de finale retour de Ligue Europa ce jeudi, a été obligé de sortir du terrain en première période à cause du bruit fait par les supporters turcs. Au Vélodrome, l’Allemand, seul buteur du match aller (1-0), pourrait aussi avoir les oreilles qui sifflent. Surtout que le record d’affluence pour un match européen sera battu (60 300 billets vendus, au dernier comptage).
Pour Timo Werner, s’il se remet de ses petites douleurs à la cuisse, la soirée risque donc de ne pas être drôle. « Le bruit peut créer un véritable stress physique, confirme l’ORL Didier Bouccara. Il ne faut pas oublier que c’est un agent toxique pour l’organisme! » Impossible de savoir combien de décibels produisaient, en septembre, les supporters de Besiktas. Mais, en 2013, ils ont atteint un record de 141 décibels (l’équivalent d’un avion qui décolle), dans leur ancien stade. « C’est de la folie, assure le Dr Bouccara. C’est bien au-delà des niveaux acceptables pour l’oreille humaine. » Impossible, aussi, de déterminer le bruit produit par les virages marseillais quand ils sont blindés. Pascal Nouma, ancienne gloire de Besiktas brièvement passé par l’OM, peut faire un comparatif : « J’ai toujours aimé l’ambiance à Marseille, mais ce n’est pas comparable! Environ 25000 supporters de Besiktas feront toujours plus de bruit que 70 000 Marseillais ! » Cela a peut-être évolué, surtout depuis la rénovation du Vélodrome. Car l’acoustique du stade a été améliorée, pour que l’ambiance soit encore plus chaude. « Le toit a tendance à renvoyer le son vers la pelouse, explique l’ingénieur Pierre Ossakowsky, qui a participé aux études sur l’impact des changements acoustiques du stade marseillais sur le voisinage. Les gestionnaires ont opté pour une solution de type effet chaudron, pour favoriser la ferveur. »
Du côté de Leipzig, on préfère ne pas trop parler des problèmes d’ouïe de Timo Werner, mais plutôt louer la ferveur des supporters phocéens. « Les meilleurs matchs se déroulent dans ces ambiances, ça donne la pêche, s’enthousiasmait, dans un grand sourire, l’ancien Parisien Jean-Kévin Augustin. On a eu l’expérience à Besiktas, ça y est, on est préparé. »
« L’ambiance à Marseille n’est pas comparable avec celle au Besiktas. »
L’ex-joueur Pascal Nouma