Une majorité de divisions
Le projet de loi, qui est débattu à partir de ce lundi à l’Assemblée, pourrait faire apparaître, pour la première fois, une fracture au sein des députés LREM.
« On ne fait jamais d’omelette sans casser des oeufs, et, s’il faut casser des oeufs, je le ferai ! » L’avertissement, rapporté dans les colonnes du est signé du patron des députés LREM Richard Ferrand et s’adresse aux aspirants frondeurs. Il vient clore trois mois de discussions et de réunions organisées pour rallier tous les élus de la majorité derrière le projet de loi « asile et immigration » cher au ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.
Monde, « Aucun compromis »
Dès son ébauche dans le courant de l’été, le texte a suscité un tollé auprès des associations d’aide aux étrangers. La présentation de sa version définitive en Conseil des ministres a, elle, provoqué une grève rarissime des agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et des agents de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Des inquiétudes qui se sont, petit à petit, insinuées dans l’esprit de certains députés, y compris chez les « marcheurs ». Ce lundi, le texte arrive donc à l’Assemblée nationale dans un contexte tendu et devrait susciter d’âpres débats. « Très peu d’amendements ont été intégrés, et même ceux déposés par les députés LREM ont été majoritairement retoqués, indique le député de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu (Gauche démocrate et républicaine). Maintenant, le président du groupe menace d’exclure ceux qui persisteraient dans l’hémicycle… » Comme lui, l’élu LFI Ugo Bernalicis se fait peu d’illusion sur la teneur des discussions qui doivent s’engager ce lundi. « Il n’y a eu aucun compromis avec qui que ce soit au sortir de la commission. » Responsable des commissions et des actions à la Cimade, Sarah Belaisch nuance : « Il y a eu des concessions, mais elles sont marginales. » A quelques heures des débats, les députés LREM opposés à la philosophie même du texte suivront-ils les consignes communiquées par Richard Ferrand ? Pour Coralie Dubost, l’opposition au sein du parti peut s’exprimer, si elle reste approuvée par la majorité : « Certains apportent de la justesse, d’autres viennent s’opposer pour s’opposer. Ce que l’on craint, c’est l’hystérisation du débat. » La teneur des débats en commission n’augure rien d’encourageant, selon Ugo Bernalicis : « On a tendu la main à tous les élus (MoDem, communistes, socialistes ou LREM) qui ont déposé des amendements proches des nôtres pour cosigner. Ceux de la majorité n’ont pas souhaité le faire en nous expliquant que, s’ils faisaient ça, c’était fini pour eux. Alors que, au fond, ils sont opposés à l’essentiel de cette réforme. Jusqu’où iront-ils lors du vote définitif [qui doit intervenir fin avril] ? »
Les accusés du meurtre de Sophie Lionnet témoignent.
Les auditions de Ouissem Medouni et Sabrina Kouider, accusés d’avoir tué Sophie Lionnet, leur jeune fille au pair française dont le corps calciné avait été retrouvé dans leur jardin, doivent commencer ce lundi à Londres.
Manifestation monstre contre la réélection d’Orban en Hongrie.
Plus de 100 000 Hongrois, selon les organisateurs, ont manifesté samedi à Budapest pour protester contre la réélection, la semaine passée, du Premier ministre conservateur Viktor Orban. Ils demandent un nouveau comptage des voix ainsi que des médias publics pluralistes.