Linky en manque de pédagogie
Energie Une enquête a été ouverte par le parquet de Draguignan après l’agression d’un installateur, lundi dans le Var
Des points de sutures pour un compteur Linky. Le parquet de Draguignan a ouvert une enquête après l’agression d’un installateur de compteurs Linky, lundi, dans le Var. Alors que l’employé de l’entreprise Insiema, prestataire d’Enedis, s’apprêtait à installer le compteur, une femme et un homme lui ont porté un violent coup de tête, occasionnant huit jours d’ITT. Le salarié a porté plainte mardi. Ce n’est pas la première agression de ce type. Le compteur étant capable de suivre très précisément la consommation électrique, certains craignent une intrusion dans la sphère privée. L’agression a profondément marqué l’entreprise Enedis. « Nous sommes choqués et émus de ce qui est arrivé à notre collègue. Cette agression intervient alors que cette personne faisait son métier, et assurait une mission du service public », se désole Nathalie Alexandre, directrice territoriale d’Enedis dans le Var. Elle souhaite néanmoins relativiser sur le bon déroulement des installations dans le département.
Délibération « anti-Linky »
Nathalie Alexandre explique que les installateurs sont formés pour ces installations. « Il y a des modules très techniques, mais aussi d’autres pour mieux informer et guider les clients. Si les conditions ne sont pas réunies pour une installation en sécurité, du côté de l’installateur, comme celui du client, elle est interrompue », précise la directrice territoriale. Et rappelle que ces compteurs Linky sont « essentiels » pour la transition énergétique. Cette agression intervient alors que la commune de Bagnolsen-Forêt avait pris une délibération « anti-Linky » en juin 2016. « Même si nous avons pris cette délibération, je ne cautionne aucunement cet acte de violence », condamne Michel Tosan, le maire de la commune. Il regrette néanmoins la stratégie déployée par l’entreprise publique : « Ils n’ont même pas attendu la décision du tribunal administratif quant à notre délibération pour débuter les installations », regrette-t-il. Le maire dénonce également la communication employée par Enedis. « Ils décident unilatéralement de ce qui est bien pour la France. Quand on voit le scandale de Flamanville, permettez-moi de douter du bien-fondé de leurs décisions. C’est une super structure qui décide pour nous », dénonce-t-il. Nathalie Alexandre, explique, elle, qu’un accompagnement global est opéré par Enedis : « On rencontre les élus avant le déploiement, puis nous sommes présents à chaque étape. Les clients reçoivent un courrier explicatif un mois avant l’installation, et un numéro vert ainsi qu’un site avec les infos nécessaires sont disponibles », se défend-elle. Certains clients semblent avoir toujours autant de doutes.