Un sacré tour de passe-passe pour passer les exams
Des étudiants avaient prévu de bloquer à nouveau les examens, mais le barrage filtrant des CRS a permis la tenue de ces derniers
Franchir un « barrage filtrant » de CRS pour pouvoir passer ses examens. Une situation vécue par une partie des 800 étudiants venus passer leurs partiels mardi matin sur le site de Saint-Jérôme. Initialement prévus à Saint Charles, occupé depuis une quarantaine de jours, puis sur le site de la Canebière, bloqué lundi matin par les grévistes, les examens du jour ont été délocalisés à la dernière minute sur ce campus éloigné du centre-ville. Pas de quoi freiner les membres du comité de mobilisation pour bloquer les examens. « On est arrivé sur place à 6 h 30, mais les CRS étaient déjà positionnés, ils ont bloqué notre blocage, pour résumer la situation », explique Sylvain Truc, membre du comité. Avec plus d’une quinzaine de camions de CRS, leur détermination a été tuée dans la lacrymo. Résultat, les examens ont bien pu avoir lieu, pour le plus grand plaisir de certains, et avec le plus grand des stress pour d’autres.
Des lettres de recours
« On est en L3 de neurosciences donc on voulait passer nos examens pour ne pas faire une année pour rien. C’est aussi important pour les dossiers de master », expliquent Eva et Maeva. Elles confient néanmoins être solidaires des grévistes, « bien que peu représentatifs ». Si elles avaient été en première année, elles auraient aussi « foutu le bordel ». Elles se sont donc faufilées entre la rangée de bloqueurs et celles de CRS pour passer leur examen. Drôle d’ambiance. « Je me suis même pris un retour de gaz lacrymogène, c’est génial avant de passer ses examens », ironise Eva. Anaïs et Océane, étudiantes en 1re année de SVT, ont également pu assister à leurs examens mais pas pour les mêmes raisons. « On a écrit “en grève” sur nos copies et on est ressorties. On s’est fait malmener lundi par les CRS et on n’a pas apprécié du tout. C’était la galère pour venir il a fallu plus d’une heure de transports, mais on y est allées pour la bourse. » Pour d’autres, cette situation est beaucoup trop stressante, en plus du stress déjà occasionné par les examens. « Je ne suis pas de Marseille, je ne savais pas comment venir à Saint-Jérôme quand je l’ai appris [lundi] soir, ça rajoute énormément de stress. Je ne sais toujours pas où je passe ma soutenance », regrette Anne, dont le prénom a été changé. Loin de vouloir pénaliser leurs camarades étudiants, le comité de mobilisation leur distribue des lettres de recours. « Les conditions dans lesquelles se passent certains partiels ne sont pas acceptables. On souhaite qu’un maximum d’étudiants les remplissent pour proposer des oraux ou des devoirs maisons, adapter le barème », explique Baptiste. Les examens doivent avoir lieu jusqu’à la fin de la semaine à l’université d’Aix-Marseille. Adrien Max