Le « Duc » Rabiot n’est plus souverain
Il s’y attendait, et ça n’a pas loupé. Après avoir accueilli 22 des 23 joueurs choisis pour disputer la Coupe du monde, mercredi, pour le début du stage à Clairefontaine, Didier Deschamps a passé toute la première partie de sa conférence de presse à parler du cas Adrien Rabiot. Le milieu du PSG a fait savoir qu’il renonçait à faire
Didier Deschamps
partie des onze suppléants censés se tenir prêts pour pallier un forfait avant de s’envoler pour la Russie. Le sélectionneur avait l’air totalement sidéré par cette démarche. « J’ai été surpris, bien sûr. Je peux comprendre son immense déception, mais de là à prendre une telle décision, a soufflé le sélectionneur. On parle d’un joueur de 23 ans, avec quelques sélections, pas d’un joueur avec beaucoup d’expérience. A la rigueur, ça aurait été plus compréhensible. Je suis convaincu qu’il a fait une énorme erreur. Au très haut niveau, il n’y a pas de place pour les états d’âme, on se doit d’être professionnel en toutes circonstances. » En résumé, « le Duc » a mis sa carrière internationale dans un sac-poubelle, l’a lesté avec une brique et l’a jeté très très loin au milieu de l’océan. La question de l’avenir en Bleu du milieu de terrain du PSG a été posée au sélectionneur. Il ne l’a pas officiellement enterré, mais, à l’entendre, on peut dire que c’est tout comme : «L’équipe de France est au-dessus de tout, a affirmé le champion du monde 1998. Je sais que je ne peux pas compter sur lui. Il se met à la faute, point barre. Il assumera.» Touché à la cheville, dimanche, avec le Barça, Ousmane Dembélé a passé des examens satisfaisants. Didier Deschamps « n’exclut pas » que le joueur soit disponible pour le match amical face à l’Eire, lundi. Pour les autres suppléants, Deschamps n’a pas d’inquiétude particulière. «J’ai une relation de confiance avec eux. Ils ont un programme, à eux de se sentir prêts pour répondre à nos exigences, a-t-il fait savoir. C’est dans leur intérêt.» Le sélectionneur a d’ailleurs assuré qu’il n’avait appelé personne pour remplacer Rabiot. Noël Le Graët, le président de la Fédération française de foot, y est aussi allé de son petit tacle : « Sa déception ne l’autorise pas à abandonner et à ne pas se mettre au service de l’équipe de France. Etre parmi les 30 meilleurs joueurs français est une chance et un privilège dans la carrière d’un joueur. Adrien a pris une mauvaise décision. Il se pénalise et se sanctionne tout seul. » Et pour un long moment, sans aucun doute.