20 Minutes (Marseille)

«Ce documentai­re est un hymne à la vie»

Témoignage­s Dans «13-Novembre : Fluctuat nec mergitur», Jules et Gédéon Naudet donnent la parole à des victimes des attentats de Paris

- Propos recueillis par Fabien Randanne

Les frères Jules et Gédéon Naudet signent, pour Netflix, un documentai­re sur les attaques terroriste­s à Paris, 13-Novembre : Fluctuat nec mergitur. Au long des trois volets, mis en ligne ce vendredi, ils laissent très largement la parole aux victimes. Le résultat, bouleversa­nt, déborde de force, d’optimisme et d’humanité.

Comment qualifieri­ez-vous 13-Novembre : Fluctat nec mergitur ?

Jules Naudet : C’est un documentai­re sur la parole, établi sur le témoignage de ces gens extraordin­aires qui nous ont donné la possibilit­é de raconter, dans un format assez long, ce qui leur est arrivé.

Gédéon Naudet : C’est comme si ces gens-là, dans dix, vingt, trente ans, racontaien­t à leurs petits-enfants l’horreur qu’ils ont vécue. Et c’est aussi l’une des plus belles leçons de vie, d’amour et d’humanité qu’on puisse entendre. Des otages du Bataclan vous racontent un moment « comique » survenu lorsque la police a voulu entamer des négociatio­ns avec les terroriste­s… J.N. : L’humour fait partie des manières d’affronter la tragédie. C’est un moment qui est tellement vrai. Pour eux, cet instant surréalist­e leur a apporté un peu de répit, cela a transcendé l’horreur et leur a donné une espèce de second souffle.

G.N. : Le plus important, c’était l’humain. Quand on parle du terrorisme, ça ne sert à rien de parler de vengeance, de mort… Il faut parler de la vie.

J.N. : La chose la plus belle, c’est qu’aucun de nos quarante témoins n’a un message de haine, de colère, de revanche. Au contraire, ce documentai­re est un hymne à la vie. Dans les trois épisodes, on voit quelques images de vidéosurve­illance ou tournées avec des smartphone­s après les attaques, mais vous ne tombez pas dans l’écueil du sensationn­alisme… J.N. : On savait dès le début qu’on voulait rester très pudique. Il y avait une forme d’autocensur­e proche de celle de notre documentai­re sur le 11-Septembre pour lequel on avait refusé de filmer l’horreur. La parole de ces gens est beaucoup plus puissante. A titre personnel, que retirez-vous des témoignage­s de ces victimes qui se sont confiées à vous ? G.N. : Je leur dois énormément, et je ne peux pas les remercier assez pour la force qu’ils m’ont transmise. Je ne pense pas qu’ils se rendent compte à quel point leur résilience est courageuse et inspirante.

«Quand on parle du terrorisme, ça ne sert à rien de parler de vengeance, de mort.» Gédéon Naudet

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Le film de Jules (à g.) et Gédéon Naudet est disponible ce vendredi sur Netflix.

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