Alexis Kohler, de l’ombre des cabinets à la lumière des affaires
Alexis Kohler a « pris note » de la plainte déposée contre lui par Anticor, a indiqué l’Elysée lundi. Soupçonné par l’association d’avoir confondu intérêts familiaux et intérêt public dans le dossier STX France – après plusieurs articles de Mediapart –, le secrétaire général de l’Elysée se retrouve en pleine lumière. Jusqu’à présent, cet Alsacien de 45 ans avait suivi un parcours très classique : diplômé de l’ENA en 2000, il débute comme haut fonctionnaire à la direction du Trésor. Suivent plusieurs expériences internationales (FMI notamment), puis un passage à l’Agence des participations de l’Etat (APE). En 2012, il intègre le cabinet de Pierre Moscovici, alors ministre des Finances, et commence à côtoyer Emmanuel Macron – à l’époque conseiller de François Hollande – qui le nommera chef de son cabinet au ministère de l’Economie, en 2014. En 2010, Alexis Kohler fait partie des administrateurs de la société STX qui possédait les chantiers navals de Saint-Nazaire. Or il se trouve que sa mère, Sola Hakim, est la cousine de Rafaela Aponte, membre de la famille italienne fondatrice de la société MSC et principale cliente de STX. Et à l’été 2016, il rejoindra... MSC, en tant que directeur financier, un poste qu’il occupera quelques mois. C’est désormais au parquet national financier de voir si le discret Alexis Kohler a franchi la ligne jaune.