Les espoirs des opposants à Altéo confortés
Dans ses conclusions, que 20 Minutes a lues en exclusivité, le rapporteur public demande que la dérogation soit réduite
La problématique des boues rouges arrive au tribunal administratif de Marseille. Ce jeudi, cette juridiction va devoir examiner un recours contre l’autorisation de poursuivre les rejets en mer accordée fin 2015 à l’usine Alteo de Gard anne, porté par des riverains et l’association ZEA présidée par Olivier Dubuquoy. Or, dans ses conclusions, que 20 Mi
nutes a pu se procurer en exclusivité, le rapporteur public préconise une satisfaction totale ou partielle des requérants, demandant de modifier l’arrêté préfectoral, en réduisant la durée de dérogation à quatre ans au lieu de six, soit au 31 décembre 2019. Cette dérogation de six ans avait été accordée par l’Etat en 2015 à l’usine Alteo pour mettre ses rejets liquides en mer aux normes. Le rapporteur public préconise de plus que le préfet lance une nouvelle enquête publique prenant en compte à la fois l’impact des déchets rejetés en mer mais aussi des résidus de bauxite stockés sur terre, sur le site de Mange-Garri.
Jusqu’à fin 2019 ?
En mai dernier, le préfet des Bouches-du-Rhône, Pierre Dartout, amis en demeure l’ usine Alteo, exploitant d’ un site de bauxite, de mettre immédiatement en oeuvre des mesures contre l’envol de résidus qui avaient pollué des habitations de Bouc-Bel-Air début avril. Le rapporteur public demande de plus d’annuler l’autorisation dans sa phase d’enquête publique. Toutefois, le rapporteur public demande que la poursuite de l’exploitation soit autorisée jusqu’au 31 décembre 2019. Si le tribunal suit ses conclusions, l’Etat devra verser 1 500 € aux requérants. Il faut toutefois rappeler que les conclusions du rapporteur public au tribunal administratif ne sont pas toujours suivies par le juge. L’audience se tiendra ce jeudi dans l’après-midi. Contactée, l’entreprise Alteo dit ne pas avoir de commentaires à faire avant la tenue de l’audience. Interrogé par 20 Minutes sur le cas Alteo lors de sa visite à Marseille il y a un mois, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot avait estimé que « la situation n’est pas satisfaisante ».