Le dioxyde d’azote plombe le stade de La Martine
Le stade de La Martine est trop concentré en dioxyde d’azote, selon l’ONG Greenpeace
Des résultats qui n’étonnent personne. Il suffit de monter les quelques marches de la tribune du stade de la Martine, dans le 15e arrondissement, pour sentir la pollution pénétrer ses poumons. En cette période de trêve, ce n’est pas la pelouse sur laquelle les yeux se posent, mais plutôt sur la circulation ininterrompue de l’A 7 qui borde le terrain. Un constat que toutes les personnes qui gravitent autour du GS Consolat, le club de foot de National 2 qui occupe le stade, partagent. Cette impression se traduit dans les chiffres de l’ONG Greenpeace, qui a procédé à des relevés de pollution autour des stades de foot, dont celui de La Martine. Celui-ci arrive en tête de ce classement. Le 21 mai, la concentration moyenne s’élevait à 109,9 µg/m³ de dioxyde d’azote, alors que la valeur limite annuelle est définie autour de 40 µg/m³. C’est presque le double de ce qui a été constaté sur les autres stades testés en France . « C’est une autoroute à six voies en pleine ville, avec un nombre de poids lourds qui ne cessent d’augmenter. Il n’y a pas de mur antibruit et le vent ramène la pollution des bateaux du port. On a affaire à un véritable cocktail », s’inquiète Lydia Frentzel, conseillère EELV à la mairie des 15e et 16e arrondissements. Heureusement, les premiers concernés, à savoir les joueurs du club, ne s’entraînent plus sur le stade. Pour préserver le terrain, ils vont à Septèmes-les-Vallons et ne jouent « que » les matchs au stade de La Martine. « Sauf que les matchs se jouent les vendredis soir, au moment même où l’autoroute est totalement saturée par les voitures qui viennent d’Aix. Je tiens la buvette et on ressent vraiment la pollution », témoigne Lydia Frentzel.
« Certains joueurs disent qu’ils courent moins vite ici qu’à l’extérieur, mais je ne veux pas entendre ça comme excuse à notre descente », rit jaune Jean-Luc Mingallon, le président du club, qui se montre aussi assez fataliste. « On sait que l’air est pollué, mais il n’y a pas d’autres solutions. Il n’y a aucun autre stade disponible pour notre club », se désolet-il. « Toutes les mauvaises choses sont pour les quartiers Nord, tous les problèmes se concentrent ici. Le stade Delort (dans les quartiers Sud) n’est pas pollué, mais pourtant personne n’y joue », regrette, lui aussi, ce proche du club.
Avec l’accumulation des problèmes, peu de monde parle de cette pollution, surtout en période de trêve. Lydia Frentzel et Jean-Luc Mingallon proposent à l’ONG de réaliser des tests directement sur les joueurs.
«Les matchs se jouent au moment des embouteillages.» Lydia Frentzel, conseillère EELV