Grogne
Les habitants du Castellas ne sont pas parvenus à joindre leur bailleur social
Pas d’électricité de vendredi 19 h jusqu’à lundi, 17 h. Une trentaine de logements de la cité Le Castellas, dans le 15e arrondissement de Marseille, ont été privés d’électricité pendant près de 76 heures ce week-end. « On a jeté tout ce que nous avions au frigo ou au congélateur, pour ceux qui en ont un. Nous n’avons pas pu non plus prendre de douche, parce que nous avons un cumulus », témoigne Karima, encore épuisée de ces trois jours. « Si ça n’avait duré qu’une journée, encore, mais là c’était trois jours. Surtout avec cette chaleur », ajoute-t-elle. Une vieille dame âgée de 95 ans est même tombée dans les escaliers, faute de lumière. Elle a dû être hospitalisée.
Une situation dont Enedis (anciennement ERDF), le gestionnaire du réseau électrique, a eu connaissance dès vendredi soir. « Nous n’avons pas pu envoyer d’équipe ce soir-là, mais des techniciens se sont présentés samedi matin. Malheureusement, le local d’où venait la panne était fermé à clé, et seul le gardien qui n’était pas d’astreinte avait ces clefs », relate Arnaud Sabonnadiere, délégué territorial chez Enedis dans les Bouchesdu-Rhône.
« Pour deux fusibles »...
Ce n’est que lundi, une fois Enedis prévenue de la présence du gardien, que les équipes ont pu réparer la panne. « Il s’agissait en fait de deux fusibles qui avaient sauté. La réparation nous a pris un peu de temps parce qu’il fallait isoler le réseau moyenne tension, mais tout est rentré dans l’ordre lundi en fin d’après midi », précise Arnaud Sabonnadiere. Il a tout à fait conscience de la situation dans laquelle les habitants de ces logements ont été plongés. « Nous sommes vraiment désolés, nous allons mettre en place un dispositif d’indemnisation individuelle », annonce-t-il.
La cause de la panne fait vivement réagir Karima : « Vous vous rendez compte que pour deux fusibles, nous n’avons pas eu d’électricité pendant trois jours et qu’une dame s’est blessée ? » Une situation d’autant plus affligeante que personne n’a réussi à joindre Unicil, le bailleur social, pendant tout le week-end. « Nous n’avons aucun numéro pour les joindre. Je suis allé les voir lundi, ils m’ont dit que c’était de la faute d’EDF, tout en compliquant les choses, du coup je n’ai rien compris », relate Hakima. Des habitants démunis face à ces situations dont ils sont les premières victimes.
Samia Ghali, sénatrice PS du secteur
« C’est impossible de les avoir au téléphone. Les habitants arrivent plus facilement à me joindre que leur bailleur, ce n’est pas normal, déplore-telle. C’est la raison pour laquelle j’ai écrit à la sous-préfète à l’égalité des chances et à Julien Denormandie, secrétaire d’Etat à la cohésion des