Travaux La mairie fait appel au privé pour des aménagements
Urbanisme La municipalité a recours à des délégations de service public
Comment va évoluer Marseille ? Plusieurs dossiers liés à l’aménagement de la ville, et plus particulièrement de certains lieux emblématiques, seront étudiés ce lundi en conseil municipal.
Dans certains cas, la mairie a fait le choix de recourir à des délégations de service public (DSP), plutôt que de gérer elle-même ces dossiers. C’est le cas pour le parc Chanot, un immense centre de congrès à deux pas du stade Vélodrome. « Nous souhaitons trouver un exploitant avec l’ambition d’investir de 120 à 200 millions d’euros afin d’adapter ce parc des congrès au XXIe siècle », explique Yves Moraine, président du groupe LR à la mairie.
Pour Benoît Payan, chef de file des opposants, le recours à ces DSP symbolise le délaissement de certains dossiers par la ville. « Il y a clairement un manque de concertation. Comment ouvre-t-on ce parc aux Marseillais ? Surtout, je vois l’appétit de groupes privés pour cet espace foncier disponible en plein centreville », considère-t-il. Le recours à une DSP impliquerait aussi que l’investisseur qui transformera le parc en devienne son gestionnaire. « Cela revient à dire au maçon de construire la boulangerie, et ensuite de faire le pain. Ce n’est pas possible », regrette Benoît Payan.
Montée en gamme
La ville de Marseille a également fait le choix d’une DSP pour la gestion de la plage de la Pointe Rouge, qu’elle vient de récupérer à l’Etat. Mais après avoir lancé un premier appel d’offres, Didier Réault, adjoint LR à la mer, l’a annulé. « Nous n’étions pas satisfaits des offres reçues qui émanaient uniquement des anciens restaurateurs, il n’y avait pas assez de concurrence », avance-t-il. A travers cet appel d’offres, la ville espère surtout une montée en gamme de cette plage traditionnellement populaire. « Les baux seront désormais d’une durée de six ans, contre une seule année habituellement. Les loyers vont forcément augmenter puisqu’il y a moins d’incertitude, ils seront semblables à ce qui se fait ailleurs », annonce Didier Réault.
La municipalité espère ainsi amortir les 10 à 12 millions d’euros qui seront investis pour « protéger la plage et la rengraisser », ce qui permettrait, à terme, de rejoindre l’anse de la Vieille Chapelle. Environ 20 % de la plage pourra également être confiée au privé, ainsi que le prévoit la loi.