20 Minutes (Marseille)

« Une histoire sans fin à Marseille »

Les Bouches-duRhône dénombrent 19 règlements de comptes depuis janvier

- Adrien Max

« C’est très, très chaud en ce moment », lâche une source policière. Un décompte suffit pour s’en rendre compte : 19 règlements de comptes depuis le début de l’année 2018 dans les Bouches-du-Rhône, soit plus qu’en 2017. On en dénombre déjà quatre, rien que depuis début septembre. Pour Philippe Pujol, auteur de La Fabrique du Monstre, sur le trafic de drogue et ses ramificati­ons à Marseille, le timing coïncide avec les sorties de prison. « En général, les mecs font trois, quatre ans de taule avant de sortir. Ça correspond aux grosses interpella­tions qu’il y a eues à partir de 2014 et la mise en place du pilotage opérationn­el renforcé dans le départemen­t », explique le journalist­e et écrivain.

Il considère ces règlements de comptes comme des « histoires sans fin ». « La police bosse bien, mais les enjeux sont trop importants. Dans la légalité, les commerces se disputent une zone de chalandise, avec des OPA (offres publiques d’achat) qui conduisent à des licencieme­nts. Dans le monde souterrain, on se dispute aussi des territoire­s, mais avec des balles dans la tête, qui font des morts. »

La théorie des dominos

Une histoire sans fin, même si les individus diffèrent. « Au départ, les victimes étaient des quadragéna­ires. Ces derniers temps, ce sont les minots qui tombaient sous les balles, là on constate qu’il s’agit de nouveau d’individus plus âgés. Les gosses ont pris peur, ils savent qu’ils peuvent mourir. Il y a aussi moins de clients et une concurrenc­e plus accrue », relate Philippe Pujol. Une source policière résume la situation : « Quand on regarde le pedigree des victimes, ils sont tous en affaires. Certains se tuent pour des histoires de balance, d’autres pour reprendre les réseaux. C’est la théorie des dominos, dès qu’il y en a un qui tombe, ils tombent tous. Les chefs se connaissen­t tous, comme le directeur de Leclerc connaît celui d’Auchan. »

Le Point évoque aussi la scission d’une équipe de Marignane et de Gignac. Depuis, ses membres régleraien­t leurs comptes à coups d’assassinat­s, comme celui perpétré à Marignane. Et les vieilles rivalités persistera­ient toujours. Selon une source policière, l’homme gravement blessé à Felix-Pyat mardi était suivi par l’équipe des « blacks », bien connue dans le milieu du narco-banditisme marseillai­s.

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Depuis début septembre, quatre règlements de comptes ont été recensés dans les Bouches-du-Rhône.

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