Le Cercle refuse de tourner en rond
Le Cercle des nageurs recherche la future pépite de la natation française. Et nous, on vérifie trois clichés sur la discipline
Des coachs braqués sur leurs blocsnotes. Des gamins plus ou moins concentrés. Des parents stressés. Cela pourrait être une détection organisée par un club de foot. Hé bien c’est exactement ça, sauf que ça sent le chlore : le Cercle des nageurs recrute pour son école de natation, cette semaine (mercredi et samedi). L’occasion de vérifier nos connaissances sur ce noble art qu’est la natation.
› Un futur nageur a-t-il forcément de grands pieds? On l’a beaucoup entendue, celle-là, alors autant l’évacuer tout de suite. « Un gamin qui chausse du 52 va avancer plus vite quand il bat des pieds, c’est logique », nous confirme, dans un sourire, l’ancien champion Frédérick Bousquet. Mais, évidemment, aucun maître-nageur ne mesure les petons des petits. « Un enfant qui est aquatique, ça se voit au premier coup d’oeil », précise l’ancienne nageuse Claude Mandonnaud, 50 fois championne de France, et qui a formé des générations de champions. Ça se voit à quoi ? « Je ne sais pas comment dire, mais c’est une question de densité du corps, de positionnement du bassin, ça se voit d’un coup d’oeil s’ils ont ou non des prédispositions!»
› Un enfant qui sait nager à 3 ans sera-t-il super fort plus tard? Ça se voit très vite aussi quand un enfant a bachoté tout l’été avec un vague cousin maître-nageur à mi-temps. Dans le bassin olympique du Cercle des nageurs, 50 m de long, 33 de large, et où l’on a pied nulle part, ce n’est pas la même limonade. Le petit Marco qui pleure dans l’eau, ce sera pour plus tard. « Pour que le petit accroche, il faut que ce soit ludique, il faut qu’il y prenne du plaisir », reprend Claude Mandonnaud.
› La natation à très haut niveau, c’est déprimant? Florent Manaudou a mis sa carrière entre parenthèses à 24 ans. Plus récemment, on a appris la retraite anticipée de Clément Mignon, double champion du monde, à 25 ans. Chaque année, le groupe « Elite » du Cercle perd plusieurs éléments, par épuisement mental ou par difficulté économique. « On a longtemps pensé que pour devenir bon, il fallait aligner les longueurs… Tu passais tes journées à compter les carreaux au fond de la piscine ! Aujourd’hui, les méthodes d’entraînement sont beaucoup plus variées », assure Frédérick Bousquet. N’empêche, les collégiens qui font de la compet’ au Cercle s’entraînent cinq fois par semaine. Le petit Rayan, 11 ans, rêve de rejoindre le groupe, « parce qu’ils sont plus forts que dans mon club.» Il fait deux allers-retours sous les yeux de Syndia Berrichi, et le verdict tombe. Tout en diplomatie, elle annonce au minot et à son père qu’il aurait « galéré toute l’année », mais qu’il est « déjà dans un bon club.» Comme 100% des gagnants, il pourra retenter sa chance l’an prochain.