Si on l’aime, on lui donne de l’air
Après l’ouverture et avant la dégustation, il convient de l’aérer pour faire ressortir ses arômes, et pas forcément besoin de carafe !
Pas besoin d’être un oenologue pour apprécier un vin, et pas besoin d’être équipé pour bien le traiter. Certains nectars ont besoin d’oxygène pour être au meilleur d’eux-mêmes, mais il n’est pas nécessaire de posséder une carafe pour les aérer. D’après le sommelier et consultant en vins Emmanuel Delmas, il serait même préférable de s’en passer. « Il faut laisser le temps au vin* de prendre l’air. Le carafage permet de le faire, mais c’est un acte qui reste violent pour le vin. Vous perdez des éléments, sa structure tannique notamment. »
La meilleure chose à faire selon lui : « Ouvrir la bouteille la veille.» D’un point de vue scientifique, lorsqu’un vin entre en contact avec l’air, « des molécules vont se lier avec les atomes d’oxygène. Cela va modifier leur structure et faire que les perceptions gustatives vont changer », explique Valérie Badet, oenologue et gérante du laboratoire Hermitage oenologie dans la Drôme. Son conseil, s’y prendre à l’avance et « ouvrir la bouteille pour s’en servir un verre et juger de son besoin en oxygène ». C’est ce qu’on appelle « épauler » le vin, indique Emmanuel Delmas. « L’oxygénation est alors plus lente, plus mesurée. C’est pour cela qu’il faut lui laisser du temps », estime-t-il. Pour Valérie Badet, quelques heures peuvent suffir.
Remuer dans le verre
Pour les plus pressés, le simple fait de servir dans le verre peut aider. « En remuant trois ou quatre fois le vin à l’intérieur du verre, cela peut suffire, ajoute Valérie Badet. Pourquoi ne pas faire des mouvements d’aller-retour d’un verre à l’autre pour une prise d’oxygène plus importante ? » Le vin sera alors prêt à être bu au meilleur de lui-même, pour une dégustation, et avec modération.