Des chemins de traverse pour aller en BTS
Les classes qui permettent aux refusés en BTS sur Parcoursup de consolider leurs acquis ne font pas l’unanimité
Une nouveauté de la rentrée suscite des interrogations. Des classes passerelles ont été créées cet été pour les bacheliers qui ont été refusés en BTS sur Parcoursup. De nombreux candidats, principalement des bacheliers professionnels, en ont bénéficié. Sur le papier, le concept paraît séduisant, comme l’explique Jimmy Losefeld, président de la Fage, premier syndicat étudiant, qui a soutenu la loi orientation et réussite des étudiants (ORE) : « L’intention de créer un parcours d’accompagnement pour les élèves de BTS est une bonne chose. Mais ces classes passerelles semblent être des voies de garage, car elles ne garantissent absolument pas aux jeunes qui les suivront qu’ils seront pris en BTS ensuite. » Il est vrai qu’elles ne débouchent pas sur une certification, comme le précise la circulaire. Une inquiétude que partage Louis Boyard, président de l’Union nationale lycéenne (UNL) : « On ne sait pas si au moment de la sélection des dossiers, les élèves qui ont suivi la classe passerelle seront valorisés par rapport aux candidats qui sortent du lycée. Et, s’ils sont finalement recalés à l’entrée du BTS, ils auront perdu un an », estime-t-il.
Une attestation de formation
De son côté, le ministère de l’Enseignement supérieur se veut rassurant : « Les classes passerelles permettent aux élèves de consolider leurs acquis pour assurer leur réussite en section de technicien supérieur (STS), afin d’augmenter le taux de passage de 1re en 2e année de STS et limiter le décrochage au cours de la 1re année de STS. » La manière dont ce dispositif a été mis en place dans les lycées suscite aussi des questions. Certains proviseurs « ont su qu’ils devaient ouvrir une classe passerelle dans leur établissement fin août », explique Philippe Vincent, du syndicat des chefs d’établissement (SNPDEN). A cette rentrée, 2 000 places ont été ouvertes en classes passerelles au niveau national, mais, pour l’heure, le ministère n’a pas indiqué combien d’entre elles sont occupées à cette rentrée. Seule certitude : à l’issue de cette année, les élèves recevront une attestation de formation qui indiquera les compétences travaillées.