20 Minutes (Marseille)

Les directeurs d’école réclament plus de moyens

Depuis la suppressio­n des emplois aidés à l’été 2017, le quotidien des directeurs vire au casse-tête

- Adrien Max

Un directeur d’école sur quatre souffre de burn out en France. Face à cette situation, et pour ne pas pénaliser les élèves et leurs familles, ceux des Bouches-du-Rhône ont choisi de transmettr­e à leur hiérarchie des fiches « danger grave imminent », plutôt que de faire grève. « Aucune des fiches n’a été enregistré­e par le comité d’hygiène et de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Nous avons décidé d’alerter la presse, la situation n’est plus tenable », dénonce Carole Gelly, secrétaire départemen­tale de l’UNSA.

Déjà très compliquée depuis plusieurs années, leur situation s’est aggravée depuis la suppressio­n des emplois aidés en 2017.

« Beaucoup abandonnen­t face à la charge de travail. A tel point que le rectorat est obligé de nommer d’office certains directeurs », explique Michel Touin, directeur d’une école et délégué syndical.

Agenda social

En fonction du nombre de classes, le temps de détachemen­t du directeur, qui est aussi enseignant, varie. Mais pour Fanny Apotheloz-Selles, directrice d’une école de 11 classes, qui est pourtant détachée à 100 % sur son poste de directrice, cela ne suffit pas. « Nous devons tout gérer, le relationne­l avec les collègues et avec les parents d’élèves, l’administra­tif, le moindre problème de sonnerie. Je suis obligée de travailler le mercredi et le dimanche après-midi pour en venir à bout », explique celle qui est aussi déléguée syndicale. Des obligation­s qui ont des conséquenc­es sur les élèves. « On a l’impression de mal faire notre boulot de directeur et d’enseignant, à force de jongler », détaille Michel Touin.

Ils dénoncent tous un manque criant de moyens et réclament une refonte de l’école. « Le modem a grillé à cause de la foudre cet été, je n’ai plus Internet à l’école. Pour les évaluation­s, qui nécessiten­t une applicatio­n, ils m’ont installé un tout petit modem », dénonce le directeur. « La plupart du temps on se retrouve bloqué entre les municipali­tés, dont dépendent les écoles, et le rectorat. C’est un véritable casse-tête », ajoute Fanny Apothéloz-Selles. Les députées Cécile Rilhac (LREM) et Valérie Bazin-Malgras (LR) ont été missionnée­s pour un état des lieux. Elles pointent également un malêtre des directeurs, lié à un manque de moyens, notamment. Et proposent certaines mesures comme une décharge plus importante, ou des enseigneme­nts sans classe attitrée, mais surtout de repenser une nouvelle organisati­on pour les écoles. Cette problémati­que est inscrite à l’agenda social du gouverneme­nt, qui devrait l’aborder en janvier 2019. Mais les directeurs préviennen­t, ils ne tiendront pas une deuxième année avec si peu de moyens.

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Le gouverneme­nt devrait aborder cette problémati­que en janvier 2019.

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