20 Minutes (Marseille)

Un « pantin» au service du gendre?

Entendu par la cour d’assises d’Aix-en-Provence, Pascal Dauriac a chargé Wojciech Janowski, dont il était le coach sportif

- Mathilde Ceilles

Le massage vient de se terminer en ce début 2012. Pascal Dauriac, coach sportif travaillan­t au noir pour plusieurs clients monégasque­s, dont le couple fortuné formé par la fille d’Hélène Pastor, Sylvia Ratkowksi, et Wojciech Janowski, range ses affaires. Ce dernier, son client du jour, regarde par la fenêtre. L’homme semble préoccupé.

C’est alors qu’il se serait exclamé. « Elle me fait trop de mal. Il faut que je trouve une arme pour la tuer. Je me suis renseigné en Pologne. C’est trop difficile pour en ramener une à Monaco. Est-ce que tu peux trouver une arme ? » En mai 2014, Hélène Pastor, la richissime belle-mère de son client polonais, est tuée avec son chauffeur lors d’une fusillade devant un hôpital niçois.

Cet épisode, Pascal Dauriac l’a raconté ce mercredi devant la cour d’assises d’Aix-en-Provence, les yeux mi-clos. Il est longuement revenu sur sa relation avec son ancien client, accusé d’être le commandita­ire du meurtre de la femme d’affaires.

Une «énigme pour sa famille»

Il évoque les multiples services que Wojciech Janowski lui aurait rendus. Les cadeaux aussi, comme ce voyage en Thaïlande, quelques mois avant l’assassinat d’Hélène Pastor. « Il disait qu’il allait s’occuper de moi, que j’allais devenir quelqu’un de respectabl­e .» Et dans le même temps, ce même client polonais lui aurait mis la «pression » pour que son projet meu rtrier aboutisse.

Au retour de Thaïlande, Pascal Dauriac raconte aider Wojciech Janowski dans son projet funeste. Il croit d’abord soulager un proche d’une belle-mère toxique. Il se rend compte toutefois qu’un autre mobile serait intervenu : le « fric ». Pourquoi ne pas avoir dit stop alors ? « C’est une énigme pour sa famille », affirme l’avocat de Pascal Dauriac. Ce même Pascal Dauriac, qui, aux questions de la cour, répond régulièrem­ent par un sempiterne­l « j’ai transmis les ordres », comme un leitmotiv. « Cet homme donne l’impresion d’être un pantin ! » s’emporte un avocat de la partie civile.

A cela, Pascal Dauriac répond être sous emprise. «C’est un robot, hypnotisé comme par le serpent dans le Livre de la Jungle », dira même son avocat en fin d’audience devant la presse.

Une version que contestent les avocats de Wojciech Janowski . L’homme d’affaires polonais se dit en effet innocent, victime d’une tentative d’extorsion de la part de son coach sportif. Un discours nul doute au coeur des débats ce jeudi. Wojciech Janowski est en effet entendu pour la première fois dans la matinée par la cour d’assises d’Aix-en-Provence. A l’ouverture du procès la semaien dernière, il a assuré vouloir répondre à « toutes les questions ».

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Pascal Dauriac est accusé d’avoir aidé Wojciech Janowski dans son projet.

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