« On le dit, dès qu’il y a des choses qui nous débectent »
Après douze ans d’absence, Sniper sort un nouvel album, «Personnalité suspecte, vol.1 »
Sniper, groupe de rap emblématique des années 2000, est de retour dans le game. Douze ans après leur dernier projet musical à trois, Aketo, Blacko et Tunisiano présentent Personnalité suspecte, vol.1. Un nouvel album suivi d’une tournée dans toute la France.
Votre nouvel album s’appelle « Personnalité suspecte », un retour aux sources ?
Aketo : C’était le nom initial du groupe. C’est une manière de boucler la boucle et en même temps une sorte de recommencement. En plus, « Personnalité suspecte », ça va bien avec ce qu’on défend et la musique que l’on fait. Ça coulait de source. C’est un volume 1, y en aura-t-il donc au moins un deuxième ?
A. : Oui. Je ne sais pas quand, mais on a énormément de morceaux en stock. Que s’est-il passé pendant toutes ces années d’absence ?
A. : Il y a eu tous nos projets en solo, on a aussi fondé nos familles… Douze ans ça passe vite !
Comment les retrouvailles ont-elles eu lieu ?
A. : Le moment déclencheur, c’est avec Blacko qui était en promo, en 2015. Il nous a invités pendant sa semaine «Planète Rap» sur Skyrock et on est venu interpréter «Gravé dans la roche » en live. Les gens étaient apparemment contents de nous revoir tous les trois ensemble, ça nous a mis du baume au coeur.
Dans « Ego », vous glissez que « l’ego a divisé votre groupe », c’est vrai ?
A. : Entre autres. L’ego, ça fout la merde. Mais avant que Blacko ne nous invite à son « Planète Rap », on a crevé l’abcès sur plein de choses.
Blacko : En réalité, l’ego, ça se travaille jusqu’à la mort.
Tunisiano : On compare souvent un groupe à un couple, on est obligé de faire des concessions, et on est obligé de s’adapter.
Vous avez eu recours au vocoder, un effet que certains de vos fans n’ont pas apprécié… A. : Oui, ça revient souvent. Mais ils vont s’habituer ! En revanche, votre public a aimé la chanson « Empire », très engagée. Contestataire, c’est le mot qui qualifie le mieux votre musique ?
T. : Pas seulement, mais c’est quelque chose qu’on affectionne, ça fait partie de notre rap. Pour nous, c’est l’essence même du peu-ra.
A. : C’est par là qu’on est venu au rap, les groupes qu’on écoutait plus jeunes étaient revendicatifs. On a l’occasion de parler dans un micro et de pouvoir faire des disques, on dit ce qu’on pense.
A l’époque, vous aviez eu des soucis avec Nicolas Sarkozy et l’UMP.
Qui craignez-vous, désormais ?
T. : Maintenant, c’est un nouveau bail ! On ne se pose pas ces questions-là, sinon on ne fait rien. C’est très égoïste, on écrit selon nos humeurs. Dès qu’il y a des choses qui nous débectent, on n’hésite pas à le dire.