20 Minutes (Marseille)

« Justice et dignité » demandées après le drame

Les militants de Noailles en colère s’organisent en vue d’obtenir « justice et dignité » pour les victimes

- Adrien Max

Ils ne se laisseront pas diviser. Contrairem­ent à mercredi soir, lorsque les manifestan­ts étaient obligés de se scinder en deux groupes sous les gaz lacrymogèn­es, à leur arrivée devant la mairie de Marseille. « La manifestat­ion de la colère », a réuni 8 000 personnes selon la police. « Le collectif n’entend pas s’arrêter, et nous refusons de nous faire intimider », a déclaré Kaouther Ben Mohamed, une de ses membres. Le collectif Noailles en colère veut capitalise­r sur leur démonstrat­ion de force pour obtenir « justice et dignité ». « Chaque collectif peut nous rejoindre afin d’élargir la mobilisati­on. Les signalemen­ts d’habitats indignes se multiplien­t. Pas seulement dans le centre-ville, également dans les quartiers Nord et les quartiers Sud », affirme Fathi Bouaroua, un autre membre. Noailles en colère réclame « des mesures d’urgence pour les victimes et les sinistrés alors que la mairie refuse de parler des 48 % d’immeubles insalubres dans le quartier ». Parmi leurs revendicat­ions, « un engagement par écrit de la prise en charge des obsèques des victimes par la mairie », « une diffusion de la liste des immeubles concernés par les analyses des experts, ainsi que leur planificat­ion », et « un relogement immédiat pour tous les évacués ».

Grande marche de la dignité

Ils ont prévenu : « Les politiques sont obligés d’écouter les habitants, ils ne peuvent plus les ignorer. En hommage aux victimes, nous ne lâcherons rien. » Las que la mairie se justifie en évoquant les délais des procédures, le collectif réclame des mesures immédiates. « Avec tous les arrêtés de péril pris ces derniers jours, il est possible de faire quelque chose immédiatem­ent. Sans attendre l’audit réclamé par l’Etat qui pourrait être un enfumage », a réclamé Kevin Vacher, également membre du collectif. Pour eux, les responsabi­lités sont partagées : « On va faire en sorte de s’organiser pour que les habitants dénoncent leur bailleur, alors que la municipali­té n’a rien fait. L’Etat aussi est capable de légiférer. Il faut être moins indulgent sur le manque de logements sociaux. » Le collectif se réunira dès samedi dans des groupes de travail. « Nous devons nous organiser, l’afflux de gens qui nous rejoignent, l’afflux de dons, en font une situation exceptionn­elle. A mobilisati­on exceptionn­elle, nous devons apporter une réponse exceptionn­elle », prévient Kevin Vacher. Cette réponse devrait prendre la forme d’une « grande marche de la dignité ». « Elle pourrait réunir de nombreux collectifs et associatio­ns, mais aussi les habitants concernés par les évacuation­s », précise le collectif. La date de sa tenue devrait être annoncée en début de semaine prochaine.

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Le collectif a défilé en tête de cortège mercredi soir lors de la manifestat­ion.

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