Pascal Lorne
« Faire de Marseille le hub des start-up africaines »
Mardi, le sommet Emerging Valley s’est ouvert à Marseille (lire l’encadré). Pour Pascal Lorne, président d’Aix-Marseille French Tech, la ville a une véritable carte à jouer dans ce domaine.
Quel est l’enjeu d’un tel sommet ? Dans notre feuille de route, nous nous sommes engagés à accompagner l’internationalisation des start-up marseillaises. Or, c’est un marché en pleine explosion démographique. L’Afrique, c’est le boom économique de demain. Il y a par exemple en Algérie dix fois plus de 13-25 ans qu’en France. Un autre chiffre est parlant : en Afrique, le taux de bancarisation mobile est cinq fois supérieur à ce même taux en France. Comme ils sont en retard sur l’accès à la fibre ou à l’ADSL, l’accès à Internet ne se fait que par le mobile. C’est donc un marché phénoménal, où il est beaucoup plus facile de vendre des services mobiles, que certaines de nos start-up marseillaises proposent.
Pourquoi ces start-up viendraient-elles à Marseille ?
Le marché africain est proche de nous géographiquement. Nous voulons faire de Marseille le centre du développement des start-up africaines, un peu comme Miami l’est pour l’Amérique latine. Nous souhaitons les faire venir ici, en France, quand, chez elles, elles connaissent des problématiques difficiles, de corruption ou d’évolution de la monnaie par exemple. Ces start-up ont besoin d’un endroit stable où s’ancrer pour se développer et nous souhaitons les accompagner.
Avez-vous déjà réussi à en convaincre certaines ?
Une première start-up a d’ores et déjà intégré l’accélérateur M, l’accélérateur de l’Aix-Marseille French Tech. Nous ambitionnons d’en accueillir d’autres.
Le sommet Emerging Valley réunit en ce moment 250 entrepreneurs, hommes et femmes, avec des idées folles. Tous sont intéressés pour nouer des relations ici.
En intégrant l’accélérateur M, nous proposons les mêmes services qu’à nos start-up locales. Nous les mettons en relation avec des investisseurs, nous les aidons à recruter, mais nous leur donnons accès à certains services, comme la mise en relation avec de bons avocats. L’idée est de faire de Marseille le hub des start-up africaines.