Macron tend la main
Attendu au tournant, le président de la République va essayer d’ouvrir le dialogue avec les « gilets jaunes » en détaillant les mesures d’accompagnement de son « pacte social ».
Emmanuel Macron tente de reprendre la main. Le chef de l’Etat devrait détailler ce mardi les mesures d’accompagnement du « pacte social ». L’exécutif souhaite ainsi profiter de la présentation de la programmation pluriannuelle de l’énergie jusqu’en 2028 (lire p.4), pour montrer aux «gilets jaunes» que la gronde a été entendue.
«Mouvement inhabituel »
« Cette France attend des réponses à ses colères, cela passe par une nouvelle méthode, mais pas par un changement de cap », a résumé le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, lundi. L’exécutif a légèrement corrigé le tir, en renonçant au péage urbain et en ajournant la vignette poids lourds. «Il fallait calmer le jeu », se satisfait un député de la majorité. « Ce mouvement est inhabituel, sans véritables leaders, et fonctionne sur les réseaux sociaux, ajoute Thomas Mesnier, député LREM en Charente. L’enjeu est de parvenir à mettre en relation les élus, les syndicats, les “gilets jaunes” et les citoyens. On est entré dans les institutions de la Ve République, il est temps de renouer avec la méthode initiale d’En Marche !, en s’appuyant sur les remontées de terrain et en remettant les syndicats dans la boucle. » La semaine dernière, Edouard Philippe avait pourtant balayé la proposition de Laurent Berger, le patron de la CFDT, de réunir les acteurs sociaux pour construire un «pacte social de la conversion écologique». Mais cette initiative avait largement séduit au sein de la majorité. «J’aimerais que le gouvernement et le président fassent encore plus, en allant sur les territoires rencontrer les Français, abonde le député du MoDem Erwan Balanant. Il faut qu’on crée les moyens du dialogue.»
Dans le même temps, une « délégation » de huit « communicants officiels » des « gilets jaunes » a été créée lundi pour engager une « prise de contact sérieuse et nécessaire » avec les autorités. L’Elysée avait toutefois démenti vendredi tout projet de rencontre avec des représentants du mouvement.