20 Minutes (Marseille)

Le ministre reprend la main et compte aussi sur la mairie

Le ministre du logement a tracé une feuille de route et exigé des résultats en matière de lutte contre l’habitat indigne

- Mathilde Ceilles

« Faire confiance, c’est bien. Assurer des résultats, c’est mieux. » En déplacemen­t à Marseille, trois semaines après l’effondreme­nt de plusieurs immeubles rue d’Aubagne, le ministre du Logement Julien Denormandi­e a tenu un discours ferme auprès de la mairie et la métropole. Après une visite de la rue d’Aubagne et un entretien sur le sujet avec le maire Jean-Claude Gaudin et la présidente de la métropole Martine Vassal, le jeune ministre se présente seul devant la presse, en compagnie du préfet des Bouches-du-Rhône et de la préfète déléguée à l’égalité des chances.

Première annonce d’envergure : le déblocage d’une subvention de 240 millions d’euros. Mais sitôt cette subvention annoncée, le discours du ministre se fait cinglant. «La situation n’est pas acceptable », estime celui qui se pose en « ministre du logement des Marseillai­s et ministre pour les Marseillai­s ».

Attaché à la « mixité sociale »

Dans l’immédiat, Julien Denormandi­e fixe à la mairie et à la présidente de la métropole deux objectifs. Le premier consiste à offrir la possibilit­é «le plus vite possible» aux Marseillai­s de regagner leurs logements en toute sécurité. Et le deuxième : en cas d’impossibil­ité, la mairie devra proposer des solutions de relogement, selon le ministre, le plus vite possible. Le préfet a été chargé pour ce faire de présider un comité de pilotage quotidien sur cette question. Mais au-delà de la gestion de crise, le ministre s’immisce directemen­t dans la politique de la ville à Marseille en sommant les élus d’« agir en profondeur sur la résorption de l’habitat indigne. » Un comité de pilotage mensuel présidé par le préfet va être mis en place.

Face à l’inquiétude de certains de voir s’ériger des immeubles « pour les plus aisés » sur les ruines rue d’Aubagne, le ministre du Logement s’engage également à ce que soit respectée la «mixité sociale», composante de « l’identité » de Marseille. Un pilotage qui fera l’objet, il l’assure, d’un « suivi très fin et quotidien » du préfet. Selon un dernier bilan, 193 immeubles ont été évacués.

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Le ministre Julien Denormandi­e était en déplacemen­t jeudi à Marseille.

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