La réquisition des logements vides réclamée
Après les effondrements, certains s’offusquent de voir à Marseille des logements vides
Un mois après le drame de la rue d’Aubagne, 1 505 personnes ont été évacuées, et seuls 24 baux de relogements définitifs ont été signés. Aussi, depuis plusieurs jours, politiques et associations réclament la réquisition des logements vides de Marseille. « Cela permettrait aux sinistrés de poser leurs valises, se poser et assimiler l’expérience traumatisante qu’ils ont vécue », explique Kaouther Ben Mohamed, membre du collectif Noailles en colère.
Une longue procédure
La loi permet la réquisition de logements vides appartenant à des personnes morales, comme des banques. Mais cela reste une procédure complexe. C’est pour cette raison que le ministre du Logement, Julien Denormandie, reste prudent sur la question. « Je ne suis pas opposé, explique-t-il, Mais cela prend
du temps car le droit de propriété est garanti par la Constitution.» «Les réquisitions restent rares, probablement d’abord pour une raison politique, analyse Frédéric Lombart, professeur de droit public. C’est surtout une procédure assez lourde. Il faut notamment établir le fait que le logement est effectivement libre. C’est un véritable travail d’enquête.» « Il faut environ deux ans », estime Me Aurélien Leroux, avocat spécialisé dans le mal-logement. Arlette Fructus, adjointe au maire en charge du logement, ne se dit «pas opposée a priori », mais, reste, selon elle, à connaître précisément les besoins de relogement.