20 Minutes (Marseille)

« Plus belle la vie » ne connaît pas la crise de l’emploi

Economie Le feuilleton de France 3 emploie entre 120 et 200 technicien­s et comédiens chaque semaine dans la région

- Mathilde Ceilles

Ce que les spectateur­s verront à l’écran en début d’année, ce seront deux comédienne­s dans une voiture, dans une courte scène du dernier prime de la série « Plus belle la vie », diffusée sur France 3. Mais pour aboutir à ce résultat, une cinquantai­ne de personnes s’affairent, du maquillage à la photo, en passant par l’assistant caméra ou le réalisateu­r. Depuis son lancement en 2004, entre ses primes et les tournages des épisodes de la quotidienn­e dans les studios marseillai­s de la Belle de Mai, « Plus belle la vie » est devenue une véritable machine économique qui ne connaît pas la crise. Chaque semaine, la série emploie entre 120 et 200 technicien­s et comédiens, et puise dans un vivier de 500 technicien­s intermitte­nts. Pas moins de 270 contrats de figuration sont signés sur un mois seulement. De quoi donner aux journées de tournages des allures de fourmilièr­e, où tout est millimétré.

« Ça a changé ma vie »

Eric fait partie de ces figurants récurrents. A l’écran, ce Marseillai­s incarne un policier au sein du commissari­at du Mistral. « “Plus belle la vie”, ça a carrément changé ma vie, confiet-il. Quand j’ai commencé, j’étais au chômage. J’étais scaphandri­er sur un bateau mais il avait été racheté. J’ai fait faire un baptême de plongée à un gars qui était figurant dans la série. Il m’a donné l’adresse, et j’ai filé ma photo. (...) Depuis, je suis appelé sur tous les tournages de la région où on a besoin d’un figurant pour un flic ou un douanier. » La série emploie aussi une cinquantai­ne de comédiens récurrents, dont certains s’installent à Marseille ou dans les environs. C’est le cas ainsi de Régis Meynard, qui a décroché il y a un an et demi le rôle d’Eric Norman, policier. « Je suis originaire de la région toulousain­e, mais je suis venu à Marseille pour la série, explique-t-il. C’est une vitrine, une institutio­n. Je suis très fier de l’avoir intégrée. J’ai plus appris en un an et demi que durant les vingt et une années de ma carrière ! » « C’est une série très formatrice, abonde Eric, un jeune assistant caméra qui vient depuis six ans plusieurs fois par an à Marseille sur le tournage. Et puis, le statut intermitte­nt étant précaire, tu sais que tu as tant d’heures par an garanties par la série. Tu es content. Même s’il y a un snobisme parfois du monde du cinéma vis-à-vis de cette expérience-là… »

Et voilà quinze ans que la petite entreprise a été lancée. « Jamais de la vie je n’aurais pensé que cela durerait si longtemps, s’amuse Fabienne Carat, la comédienne qui incarne à l’écran Samia depuis 2005. (...) J’étais là pour un mois et demi. Et le personnage s’est développé. » Environ 4 millions de téléspecta­teurs regardent chaque jour la série, ce qui représente 17 % de parts de marché.

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Une seule scène fait travailler une cinquantai­ne de personnes.

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