Festival d’Angoulême
Le dernier album de Luz, «Indélébiles», qui retrace son aventure à «Charlie Hebdo», est en sélection officielle
Déjà en janvier, Luz avait renoncé à se rendre au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Le dessinateur, qui a échappé à l’attentat contre Charlie Hebdo, ne se voyait pas déambuler sous les « bulles » encadré par « une nuée de flics ». Depuis, Indélébiles (sorti le 2 novembre) figure parmi les 45 prétendants au Fauve d’or, la plus prestigieuse récompense décernée par le festival, dont la 46e édition se tiendra du 24 au 27 janvier 2019.
Hésitez-vous à vous rendre au prochain festival alors que votre album est en sélection officielle ? Disons que ça me procure une envie plus forte d’y aller. Mais ça ne change rien au fait que les conditions particulières dans lesquelles je vis et j’exerce restent les mêmes. Plus la situation nationale est tendue et plus ma situation personnelle devient… compliquée. Je suis un plan Vigipirate à moi tout seul ! (rires.)
A Angoulême, les auteurs exerçant seuls peuvent se retrouver.
Cet aspect ne vous manque pas ?
Si, bien sûr! Ne dessinant plus pour des journaux, je ne participe plus à ces joyeuses réunions de rédaction que je raconte dans Indélébiles. Alors c’est clair que ne pas aller à Angoulême est un véritable crève-coeur. Finalement, le plus dur à accepter, c’est ne plus aller boire des coups avec les collègues en marge des séances de dédicaces (rires). J’aimerais tellement le faire avec des gens que j’aime, comme Catherine [Meurisse, ancienne dessinatrice à Charlie Hebdo], Blutch, JeanChristophe Menu et quelques autres… Et rencontrer vos lecteurs ?
Pour être honnête, je souffre davantage de ne pouvoir rencontrer mes lecteurs tout au long de l’année, dans de plus modestes manifestations. Et puis, ils ne me verraient pas vraiment, ils ne percevraient que le « boulet » que je me traîne.
«Plus la situation nationale est tendue et plus ma situation personnelle devient compliquée. »
«Indélébiles», de Luz, éditions Futuropolis, 24 €.