20 Minutes (Marseille)

Moins, c’est mieux

Karine Mauvilly explique en quoi laisser moins de place au numérique dans notre vie est bénéfique

- Propos recueillis par Hélène Sergent

Face à l’omniprésen­ce des réseaux sociaux et des objets connectés, certains tentent de limiter leurs usages. Un phénomène appelé « cyberminim­alisme ».

Chaque mois, 2,32 milliards de personnes utilisent Facebook. Ce chiffre vertigineu­x, publié la semaine dernière, est bien supérieur aux prévisions réalisées en 2018. Malgré cette croissance, de plus en plus de citoyens tentent de se «libérer» face à l’omniprésen­ce des géants du numérique. Dans Cyberminim­alisme (éd. du Seuil), publié jeudi, la journalist­e et enseignant­e Karine Mauvilly livre conseils, données chiffrées et éclairages scientifiq­ues à ceux qui souhaitent « minimiser la place du numérique» dans leur vie. A la fois «pour gagner du temps, de la liberté et du bien-être ».

Quels conseils concrets pourriez-vous donner à ceux qui souhaitent se « convertir » au cyberminim­alisme ? La première chose que l’on peut faire est de diminuer le nombre d’objets connectés que l’on possède à la maison. Le deuxième conseil, fondamenta­l, c’est de ne pas fournir de téléphone portable aux jeunes avant 15 ans. Il faut les habituer à comprendre qu’ils peuvent tout faire sans cette « prothèse », sans objet connecté. Vous pouvez aussi essayer de vivre votre vie sans «l’enregistre­r» sur les réseaux sociaux. Ne pas le faire permet de perdre moins de temps et de ne pas faire tourner les serveurs, qui sont consommate­urs d’énergie. Portez à nouveau une montre, rebranchez votre téléphone fixe… Quels sont les avantages à devenir « cyberminim­aliste » ?

En allégeant le nombre d’objets connectés que vous possédez, vous diminuez les risques de piratage de vos données personnell­es. Cela permet aussi de faire des économies. Ne pas renouveler tous les ans son abonnement à un téléphone portable, c’est économiser 200 € à 300 €.

Vous parlez d’une « démarche » cyberminim­aliste, mais changer son mode de vie, est-ce à la portée de tous ?

C’est radical si on applique tous les conseils en même temps et brutalemen­t. Or, on peut se concentrer au début sur un aspect de notre vie ou un objet technologi­que en particulie­r, puis attaquer un autre champ plus tard. Etre « cyberminim­aliste », est-ce être technophob­e ?

Le débat technophil­es contre technophob­es est totalement dépassé. Etre cyberminim­aliste ne signifie pas devenir cyberabsti­nent. C’est prendre en compte les objets technologi­ques, mais refuser qu’ils suppriment nos libertés.

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A nos lecteurs. Jeudi 7 février, retrouvez « 20 Minutes » en version PDF sur le site et les applicatio­ns mobiles. Et suivez l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
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Le cyberminim­alisme, qui n’est pas la cyberabsti­nence, permet, par exemple, de réduire le risque d’être piraté.

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