Moins, c’est mieux
Karine Mauvilly explique en quoi laisser moins de place au numérique dans notre vie est bénéfique
Face à l’omniprésence des réseaux sociaux et des objets connectés, certains tentent de limiter leurs usages. Un phénomène appelé « cyberminimalisme ».
Chaque mois, 2,32 milliards de personnes utilisent Facebook. Ce chiffre vertigineux, publié la semaine dernière, est bien supérieur aux prévisions réalisées en 2018. Malgré cette croissance, de plus en plus de citoyens tentent de se «libérer» face à l’omniprésence des géants du numérique. Dans Cyberminimalisme (éd. du Seuil), publié jeudi, la journaliste et enseignante Karine Mauvilly livre conseils, données chiffrées et éclairages scientifiques à ceux qui souhaitent « minimiser la place du numérique» dans leur vie. A la fois «pour gagner du temps, de la liberté et du bien-être ».
Quels conseils concrets pourriez-vous donner à ceux qui souhaitent se « convertir » au cyberminimalisme ? La première chose que l’on peut faire est de diminuer le nombre d’objets connectés que l’on possède à la maison. Le deuxième conseil, fondamental, c’est de ne pas fournir de téléphone portable aux jeunes avant 15 ans. Il faut les habituer à comprendre qu’ils peuvent tout faire sans cette « prothèse », sans objet connecté. Vous pouvez aussi essayer de vivre votre vie sans «l’enregistrer» sur les réseaux sociaux. Ne pas le faire permet de perdre moins de temps et de ne pas faire tourner les serveurs, qui sont consommateurs d’énergie. Portez à nouveau une montre, rebranchez votre téléphone fixe… Quels sont les avantages à devenir « cyberminimaliste » ?
En allégeant le nombre d’objets connectés que vous possédez, vous diminuez les risques de piratage de vos données personnelles. Cela permet aussi de faire des économies. Ne pas renouveler tous les ans son abonnement à un téléphone portable, c’est économiser 200 € à 300 €.
Vous parlez d’une « démarche » cyberminimaliste, mais changer son mode de vie, est-ce à la portée de tous ?
C’est radical si on applique tous les conseils en même temps et brutalement. Or, on peut se concentrer au début sur un aspect de notre vie ou un objet technologique en particulier, puis attaquer un autre champ plus tard. Etre « cyberminimaliste », est-ce être technophobe ?
Le débat technophiles contre technophobes est totalement dépassé. Etre cyberminimaliste ne signifie pas devenir cyberabstinent. C’est prendre en compte les objets technologiques, mais refuser qu’ils suppriment nos libertés.