La société Comex passe des fonds marins à la Lune
La Comex, spécialiste des fonds sous-marins, travaille avec l’agence spatiale européenne
La Comex (Compagnie maritime d’expertises), installée à Marseille, participe à plusieurs projets en partenariat avec l’Agence spatiale européenne, en vue des futures missions lunaires. Initialement spécialisée dans l’exploration des fonds sous-marins, l’entreprise s’intéresse donc désormais à l’exploration spatiale. 20 Minutes vous propulse de la planète Mars(eille) vers la Lune.
› L’entraînement d’astronautes et les scaphandres. Créée en 1961 par Henri Germain Delauze, la Comex s’est tournée vers l’exploration marine et sous-marine. Elle est devenue l’une des références mondiales en matière de pétrole offshore, tout en développant des programmes pour les plongées profondes. Elle est notamment détentrice du record mondial à - 701 m, réalisé dans les caissons du Centre d’essais hyperbares en 1992. L’entreprise s’est ensuite orientée vers l’entraînement d’astronautes, une activité qu’elle a repris en 2012. « Nous essayons de trouver des applications transversales entre l’exploration sous-marine et spatiale. Le système du scaphandre était par exemple déjà utilisé pour la plongée, nous utilisons ce savoir-faire pour l’espace », contextualise le professeur Peter Weiss.
› Des textiles pour combinaisons spatiales. Il s’agit du dernier projet en date de la Comex. L’agence spatiale européenne lui a attribué, ainsi qu’à deux partenaires, l’étude de nouveaux matériaux et textiles pour les combinaisons spatiales. «L’un des problèmes identifié lors des missions Apollo est la poussière qui se trouve sur la Lune. Elle est très abrasive et s’attaque aux combinaisons spatiales. Après plusieurs sorties, si les astronautes étaient allés plus loin, il y aurait pu avoir des problèmes de sécurité», explique Peter Weiss. Cette étude vise donc à trouver des matériaux et textiles plus performants, les programmes d’explorations spatiales devant être plus longs que pour Apollo. « On doit identifier des matériaux plus intelligents, qui pourraient par exemple se réparer euxmêmes. Il y en a plusieurs à identifier puisque les scaphandres sont composés de plusieurs couches, une thermique, une mécanique, et ils doivent être pressurisés», détaille le professeur. Ils seront ensuite testés par rapport à la température, les radiations ou le vide, certains matériaux pouvant se désintégrer avec le vide.
› Construction d’un sas. Pour prolonger la durée des campagnes d’exploration, l’agence spatiale internationale souhaite construire une station en orbite autour de la Lune. Ce projet est mené en partenariat avec Airbus. « Cette station serait un premier camp de base au-delà de l’orbite terrestre. Nous sommes chargés de concevoir l’un des sas qui permettrait d’amener du matériel vers la Lune. Il est équipé de systèmes de communication avec la Terre et la Lune », nous apprend le professeur Peter Weiss. Les premières maquettes devraient prochainement être testées.