20 Minutes (Marseille)

Une note du parquet de Paris sur les «gilets jaunes» crée la polémique

- Vincent Vantighem

Il y a d’abord les évidentes questions d’organisati­on : mettre le parapheur à côté du fax et prévoir une pochette pour chaque commissari­at. Mais ce n’est pas pour ses conseils pratiques qu’une note interne au parquet de Paris fait polémique depuis mardi matin. Dévoilé par Le Canard enchaîné, ce document de quatre pages – que 20 Minutes a pu consulter – préconise, en effet, de lever les gardes à vue des «gilets jaunes» le samedi soir ou le dimanche matin, « afin d’éviter que les intéressés [une fois libérés] ne grossissen­t à nouveau les rangs des fauteurs de troubles ». Cela vaut pour ceux dont la procédure a été classée sans suite comme pour ceux n’ayant fait l’objet que d’un simple rappel à la loi. Un sérieux coup de canif dans l’article 10 de la Déclaratio­n des droits de l’homme, qui consacre le droit de manifester. Largement suffisant pour faire sortir le Syndicat de la magistratu­re de ses gonds. « Le procureur de Paris s’était enorgueill­i de ce qu’il n’y avait pas eu de “maillon faible” lors du traitement [pénal] de la mobilisati­on des “gilets jaunes”. D’aucuns diraient pourtant que le procureur est bien le maillon faible des garants de la liberté individuel­le», écrit-il ainsi dans un communiqué.

Ce document, qui a été adressé à tous les parquetier­s le 12 janvier, préconise aussi le maintien sur le fichier de traitement des antécédent­s judiciaire­s (TAJ) de tous les « gilets jaunes » dont la procédure a, pourtant, été classée sans suite. De quoi conserver la trace d’individus à qui la justice n’a pourtant rien trouvé à reprocher.

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Arrestatio­n musclée à Bordeaux.

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