Une drag-queen dans « The Voice », c’est historique
Samedi soir, lors des auditions à l’aveugle, la participation de Leona Winter sera une grande première pour l’émission de musique
Une drag-queen dans « The Voice », c’est une grande première. En huit saisons, le télécrochet de TF1 n’en avait jamais accueilli. La pionnière, que les téléspectateurs verront se présenter aux auditions à l’aveugle samedi soir, se nomme Leona Winter. Une diva incarnée par un jeune homme de 23 ans, Rémy Solé. « C’est un honneur et un grand plaisir car, dans le milieu transformiste, on est très peu à chanter en live, confie-t-il à 20 Minutes. Ça va surtout permettre de passer un message, de montrer que, avant d’être transformistes ou des personnages avec des caractères forts et drôles, on est surtout des artistes. »
Leona Winter est née de l’autre côté des Pyrénées. Parti vivre en Espagne à l’âge de 17 ans, Rémy Solé a créé un petit cabaret avec son mari – qui est aussi son manager et son professeur de chant. Un soir, ils organisent un show karaoké. «Pour ajouter un peu de piquant et de folie, on s’est “transformés” et ça a beaucoup plu au public», explique-t-il. Il ne lui en fallait pas plus pour le convaincre de poursuivre dans la voie du transformisme. Au fil du temps, il apprend les différentes techniques de maquillage et fait évoluer les looks de son personnage. Son chemin parsemé de paillettes l’a mené jusqu’au Chili, où il a participé à la deuxième saison de « The Switch Drag Race », un concours de dragqueens. Leona Winter a remporté l’émission, diffusée au printemps dernier. Cette expérience lui a appris à faire face aux critiques et lui a permis de découvrir les coulisses de la télé. Un bagage bien utile pour se lancer dans l’aventure « The Voice ». Pour inciter les coachs à se retourner, Leona Winter chantera un morceau méconnu en France – et que la production de l’émission nous a demandé de ne pas dévoiler dans cet article… « J’aime beaucoup l’artiste qui l’interprète. Le côté opératique, moderne, me plaît et correspond à mes différentes techniques vocales », suggère Rémy Solé. C’est aussi une chanson qui a été en lice, il y a une dizaine d’années, à l’Eurovision. Un concours dont le jeune homme est fan, et il le dit : « Si un jour j’y participais, j’accomplirais mon rêve ultime. » Délaisserait-il un jour les atours de son double féminin pour faire carrière en tant que Rémy Solé? «Pour le moment, je ne pense pas. Leona est un personnage qui me permet de lever la barrière de ma pudeur et qui m’aide à me sentir à l’aise sur scène », répond-il sans pour autant être fermé à l’idée. «Je laisse toujours les portes ouvertes et je vois ce que m’apporte le destin», conclut l’artiste. Portes et oreilles grandes ouvertes, qu’on se le dise, Winter is coming !
«Leona me permet de lever la barrière de ma pudeur.» Rémy Solé, drag-queen