20 Minutes (Marseille)

«Le Nom de la rose» plaira même aux fans du film

Après son adaptation au cinéma, le roman fait l’objet d’une minisérie, diffusée dès ce mardi sur OCS

- De notre envoyée spéciale à Rome, Anne Demoulin

La connaissan­ce contre le totalitari­sme, la raison contre le fanatisme religieux… Près de quarante ans après sa sortie, le polar philosophi­que d’Umberto Eco résonne toujours avec l’actualité. Après le film de Jean-Jacques Annaud (1986), Le Nom de la rose fait l’objet d’une nouvelle adaptation, en huit épisodes de cinquante-deux minutes, diffusée dès ce mardi sur OCS Max à 20 h 40. Pourquoi faut-il regarder la minisérie portée par John Turturro, Damian Hardung et Rupert Everett, même si on a vu le film ?

› Une histoire plus fidèle.

« Notre approche est complèteme­nt différente , lance le réalisateu­r et coscénaris­te Giacomo Battiato, que 20 Minutes a rencontré lors d’une table ronde organisée à Rome. Le film dure deux heures, la série raconte une histoire en huit heures. L’intrigue du film se concentre sur l’enquête, mais Le Nom de la rose n’est pas qu’un roman policier où un serial killer sévit dans une abbaye qui ressemble à l’hôtel de Shining ! Ce n’est qu’une infime partie de cet immense et fantastiqu­e livre qui parle de politique, de religion, de philosophi­e, de la vie et d’amour. » ›

Une nouvelle intrigue.

Umberto Eco a validé une première ébauche du scénario avant son décès en 2016, selon les producteur­s. Sa famille a suivi le projet, tourné en anglais et en grande partie à Cinecitta à Rome, comme le film de 1986, ainsi que dans les Abruzzes et en Ombrie. Le sémiologue aurait validé une nouvelle intrigue autour de l’hérétique fra Dolcino et sa compagne, Margherita Boninsegna.

› Une interpréta­tion tout en nuances.

John Turturro succède à Sean Connery dans le rôle de Guillaume de Baskervill­e. «J’aime Sean Connery, mais je n’ai jamais vu le film, déclare l’acteur. Je voulais avoir une rencontre pure avec l’auteur Umberto Eco. J’ai composé mon personnage d’après le livre.» L’Américain campe un moine enquêteur moins espiègle que celui de l’Ecossais, mais plus cérébral et tout «en nuances», avec «les contradict­ions d’un homme de foi et de science, d’un homme qui a torturé des gens et qui y a renoncé, d’un homme qui vécu des expérience­s avant de devenir moine ».

› Une esthétique différente.

Giacomo Battiato se dit « admiratif » du travail de Jean-Jacques Annaud, mais ses choix esthétique­s sont différents de ceux du cinéaste français. Alors que Jean-Jacques Annaud filmait des monstres dans une atmosphère obscure, Giacomo Battiato fait le pari de la couleur. « Un des éléments les plus intéressan­ts du Moyen Age est la couleur, raconte-t-il. Le Moyen Age n’est pas sombre comme on le dit. » Une approche qui va ravir tous les médiéviste­s, mais aussi les fans de « Game of Thrones ».

 ??  ??
 ??  ?? John Turturro succède à Sean Connery dans le rôle du moine enquêteur.
John Turturro succède à Sean Connery dans le rôle du moine enquêteur.

Newspapers in French

Newspapers from France