«On est viril en respectant la femme»
Rami loin des clichés. 20 Minutes a déjeuné avec le défenseur marseillais, lundi. On a découvert un joueur émouvant quand il évoque la mort de Clélia, tuée par son compagnon en 2008. Avec l’UNFP, syndicat des joueurs, et l’association Solidarité Femmes, Adil Rami lance la campagne Contrer les frappes pour lutter contre les violences conjugales.
Pourquoi avoir choisi cette cause ?
Je voulais vraiment m’investir mais dans quelque chose de fort. Ils m’ont demandé les actions qui m’intéressaient… La première chose, c’était la cause des femmes battues. Depuis des années. Le déclic, c’est la mort de Clélia en 2008 près de Lille. J’étais très ami avec son père. Un matin, Clélia a été retrouvée morte dans une rivière, tuée par son copain. J’étais en plein milieu de cette tragédie. Elle avait 18 ans !
Avez-vous déjà eu des retours ?
Dimanche, après le match, deux supportrices m’ont arrêté. L’une, qui est en train de vivre ça, m’a demandé : « Comment je peux m’en sortir ? » Je ne savais pas quoi lui dire, si ce n’est : faut appeler le 3919. Avez-vous côtoyé des joueurs qui
étaient violents avec leur compagne, au moins verbalement ?
J’ai connu ça à Lille. C’était une sorte de mode, un style, pour se faire respecter vis-à-vis de ses copains. Ils parlaient très mal au téléphone [à leur femme]. En fait, faut tourner ça en ridicule. T’es pas un bonhomme si tu parles comme ça à une fille.On est viril en respectant la femme.