20 Minutes (Marseille)

Des chauffeurs Uber victimes d’un piratage de leurs comptes

Transports Plusieurs chauffeurs ont été victimes d’un piratage de leurs comptes

- Mathilde Ceilles

Eric ne décolère pas. Chauffeur Uber depuis trois ans et demi dans les Bouchesdu-Rhône, ce père de famille attendait, comme chaque semaine, le virement sur son compte bancaire, correspond­ant au montant de ses recettes générées par son activité. Mais les 1 571 € de recettes hebdomadai­res qu’il devait percevoir mardi n’ont jamais été versés. Eric fait en effet partie des dizaines de chauffeurs Uber en France victimes récemment de piratage.

Une clarificat­ion attendue

« A l’heure où on se parle, j’ai recensé entre 10 et 22 victimes, explique Brahim Ben Ali, porte-parole de l’intersyndi­cale nationale des VTC. Mais ça pourrait être beaucoup plus. Ces chauffeurs ont reçu un mail les invitant à cliquer sur un lien. Mais via ce lien, le hacker a accès aux données du chauffeur. » Un hacker est donc parvenu à pénétrer dans le compte Uber d’Eric, changer le RIB du chauffeur Bouchesdu-Rhône pour le remplacer par un autre, et ainsi percevoir le fruit de son travail. Le quinquagén­aire a décidé de porter plainte contre X pour « collecte par ruse de données bancaires » : « Je ne me plains pas, je gagne bien ma vie, mais j’attends une réponse d’Uber, car il y a eu une faille dans la sécurité. » « Nous attendons une clarificat­ion sur ce qui s’est passé, demande Brahim Ben Ali. Il y a visiblemen­t une défaillanc­e au sein d’Uber. Ce n’est pas la première fois que la société est liée à un piratage. » Les Pays-Bas et le RoyaumeUni ont condamné en novembre dernier la plateforme américaine de réservatio­n de voitures avec chauffeur à deux amendes d’un total de plus d’un million d’euros pour ne pas avoir divulgué un piratage de données personnell­es. « Nous demandons également à ce que les chauffeurs obtiennent un dédommagem­ent rapide à hauteur du préjudice, poursuit Brahim Ben Ali. Pour chaque victime, cela représente entre 1 500 et 2 000 €, Nous envisageon­s de porter plainte contre Uber ! » Contactée, Uber rejette toute responsabi­lité dans ce piratage. « La sécurité des utilisateu­rs de l’applicatio­n Uber est notre priorité, indique un porte-parole d’Uber. Après avoir été approchés directemen­t par des fraudeurs, certains chauffeurs leur ont communiqué leur numéro de téléphone et ont ensuite été victimes de phishing. Nous avons envoyé un message à l’ensemble des chauffeurs partenaire­s pour les appeler à la plus grande vigilance concernant ce type de textos frauduleux. » Sans toutefois préciser si une indemnisat­ion aura lieu, ni même l’ampleur de ce phénomène.

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La société rejette toute responsabi­lité.

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