L’interruption médicale de grossesse vécue par un homme
Edition Jérémie Szpirglas livre comment il a vécu l’interruption médicale de grossesse de sa femme
La grossesse n’est pas toujours synonyme de bonheur. Voilà comment Jérémie Szpirglas présente en quatrième de couverture son essai-témoignage, Pater Dolorosa (Le Passeur), à paraître ce jeudi. Un ouvrage rare, car il aborde un sujet tabou et douloureux, d’un point de vue masculin : l’interruption médicale de grossesse (IMG). C’est ce à quoi se sont résolus Jérémie Szpirglas et sa compagne en découvrant en 2015 que leur enfant à naître était porteur de la trisomie 21.
Qu’avez-vous découvert sur vous au travers de cette IMG ?
J’ai découvert des choses sur moimême et le fait que, malgré un épisode de dépression et la peur de replonger, j’avais une force intérieure, sans doute apportée par ma compagne et mon premier enfant. Notre couple était plus solide que je le pensais et est peut-être sorti plus fort de ce tunnel. J’ai découvert aussi combien la décision d’une IMG est difficile à prendre. Elle laisse des traces. Des regrets, il y en a encore aujourd’hui. A chaque fois que je croise une personne handicapée, je me demande à quoi ressemblerait notre enfant. La société doit-elle donner plus de place aux hommes sur les sujets de parentalité ?
Bien sûr. On ne lit que des témoignages de femmes sur la maternité. J’espère que ce livre pourra aider des couples qui traversent la même épreuve, le deuil périnatal. Je ne voulais surtout pas m’accaparer ou confisquer la parole des femmes, mais rééquilibrer les choses, offrir mon témoignage de père. Pas en direction des pères, mais des couples. Car la parentalité est une expérience de couple. Il y a beaucoup de choses à faire. Par exemple, mettre des tables à langer uniquement dans les toilettes des femmes n’aide pas les hommes à s’impliquer !
Vous n’arrêtez pas votre récit sur l’IMG. Vous parlez de la vie d’après… Ma reconstruction n’est pas finie. Je voulais aussi raconter la période où nous n’arrivions pas à avoir un autre enfant. Avant qu’il n’arrive, j’avais toujours peur de nous perdre. Sa naissance a levé un poids phénoménal. Le livre a failli s’appeler « Le Bout du tunnel ».