Sur le terrain des idées
A un an du scrutin et après le drame de la rue d’Aubagne, l’habitat constitue l’un des enjeux majeurs pour Marseille.
Au pouvoir depuis 1995, le maire sortant, Jean-Claude Gaudin, ne se présentera pas à sa succession à la mairie de Marseille. Son dernier mandat, «celui de trop», comme le qualifiait Renaud Muselier, président de la région Paca et ancien premier adjoint, a mis en lumière de nombreux sujets de débats pour les élections municipales de 2020. La dramatique actualité liée à la rue d’Aubagne et à la problématique de l’habitat insalubre devrait forcément être au coeur des débats, pense Saïd Ahamada, député LREM de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône. Michel Samson, journaliste et auteur du livre Gouverner Marseille, dont il prépare la suite, partage cet avis : « Cela faisait longtemps qu’autant de Marseillais ne s’étaient pas rassemblés autour d’une même cause. Le collectif du 5-Novembre est également très actif, les candidats ne pourront pas éviter ce sujet. »
Pour Sophie Camard, suppléante de Jean-Luc Mélenchon, «tous les thèmes qui font l’actualité seront sur le devant de la scène comme les écoles, les transports». Mais, selon elle, la question de la place du citoyen dans les prises de décision sera au coeur de la réflexion. La mise en place de conseils municipaux alternatifs depuis plusieurs semaines va dans ce sens. Benoît Payan, chef de file de l’opposition PS, est sur la même ligne. « Jusqu’à présent les citoyens n’ont pas été consultés pour la construction de leur ville, il faut que cette élection leur permette de s’engager dans cette construction », souhaite-t-il. Derrière les grands thèmes, se cache la question de la répartition des compétences entre métropole, mairie et mairie de secteur : « Marseille est en réalité une addition de huit villes, à qui il faut donner les moyens humains, matériels et financiers pour offrir aux mairies de secteur une plus grande marge d’action », considère le sénateur RN des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier.
Fracture nord/sud
Depuis 1995, le dada de la municipalité au pouvoir, c’est l’attractivité. Si Yves Moraine, président de la majorité LR, considère que sa famille politique doit « assumer le bilan de JeanClaude Gaudin tout en le dépassant », il met en avant le taux de chômage, passé de 22% en 1995 à 11% actuellement, rendu possible par le lancement de grands projets.
Saïd Ahamada souhaite aborder la question de la fracture entre les quartiers Nord et les quartiers Sud. « Cette différence est négative pour l’image de la ville et son attractivité. Il faut homogénéiser Marseille pour la replacer dans une dynamique vertueuse », explique le député.
« Les citoyens n’ont pas été consultés pour la construction de leur ville.» Benoît Payan, PS