A fond sur la mobilité
A moins d’un mois de l’élection, les candidats avancent leurs idées afin de faciliter les déplacements à vélo en ville.
Selon la Fédération des usagers de la bicyclette, Marseille arrive, cette année encore, en dernière position des grandes villes qui font le bonheur des cyclistes. Plusieurs candidats à la mairie décrivent ainsi le cycliste marseillais comme une sorte de kamikaze motivé. « Il faut déjà être courageux pour faire du vélo à Marseille, estime ainsi le candidat du RN, Stéphane Ravier. Il faut être cascadeur. A force de vouloir faire de l’écologisme, de la mobilité douce comme dirait Martine [Vassal, candidate LR], on expose ceux qui utilisent les pistes cyclables à des dangers inconsidérés. Calmez-vous les gars, le vélo, c’est quand même pas la priorité absolue dans cette ville. Il y a 26 % des gens qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté. »
« Faire du vélo à Marseille, aujourd’hui, c’est envoyer les gens à l’abattoir, abonde Samia Ghali (DVG). Marseille n’est pas organisée pour le vélo. Il faut repartir à zéro. » En creux, se dessine chez de nombreux candidats une critique du bilan de Martine Vassal en la matière. La candidate LR est en effet celle qui porte actuellement le plan vélo en vigueur, en sa qualité de présidente de la métropole d’Aix-Marseille Provence… et qui entend le rester. « Je veux développer le vélo sur l’ensemble de la ville alors que les vélos en libre-service ne sont disponibles que dans la moitié de Marseille, tacle ainsi Michèle Rubirola pour le Printemps marseillais. Et il faut mettre des vélos électriques en libre-service, compte tenu de la géographie de la ville. » « Le plan vélo de la métropole n’est pas si con, mais la question est de l’ordre de la volonté politique, juge Sébastien Barles (EELV). Il faut deux axes en deux ans : un de l’Estaque au Prado, et un deuxième au moins de Longchamp jusqu’au Vieux-Port. »
« Il faut faire une étude sur l’ensemble de la ville, faire un plan total et voir comment on fait, une fois qu’on aura réduit la place de la voiture », estime de son côté Yvon Berland (LREM), qui réclame « un plan global ».
Vassal (LR) défend son bilan
« Il ne faut pas non plus tomber sous la pression de certains qui veulent faire des pistes cyclables partout, prévient Bruno Gilles (DVD). Il y a des endroits où, honnêtement, la piste cyclable obligatoire dans le cadre de la rénovation de voirie ne sert à rien… Parce que ça monte et qu’on ne verra jamais un vélo à cet endroit ! » Face à ces attaques, Martine Vassal met en avant son bilan : « Je veux continuer ce que j’ai commencé. Il faut créer un chemin du littoral, une piste cyclable qui aille de l’Estaque aux Goudes. Mais on ne va pas refaire toutes les rues de Marseille. Si je dis que demain, je vais rendre tout Marseille cyclable, c’est faux.» Marseille compte aujourd’hui 140 km de pistes cyclables, contre 600 km à Strasbourg.
Lundi prochain, retrouvez notre page spéciale sur les infrastructures sportives.