20 Minutes (Marseille)

Le débat sur les retraites se durcit à l’Hémicycle

La guerilla parlementa­ire se poursuit à l’Assemblée nationale où les députés continuaie­nt, jeudi, l’examen du projet de réforme

- Laure Cometti

L’examen chaotique de la réforme des retraites se poursuit à l’Assemblée nationale depuis lundi. Jeudi, dans l’hémicycle, les députés examinaien­t encore l’article premier du texte, instaurant un système « universel » et « par points ». Les opposition­s, surtout de gauche, se sont saisies de tous les outils pour dénoncer une réforme « injuste » et « impopulair­e». La majorité, moins audible, a dénoncé un « sabotage parlementa­ire ». Mais elle a été contrainte de reculer sur une mesure prise mercredi pour raccourcir les débats, celle de supprimer les amendement­s ayant un objectif identique. «Ça va rajouter du temps de parole aux opposition­s », concède Gilles Le Gendre, «mais ça en enlève aux polémiques ». Quant à l’opposition de droite, elle attaque également la majorité. «On n’a pas à être pris en otage entre insoumis, qui en rajoutent tout le temps, et LREM », soupire Eric Woerth, agacé. « A texte chaotique, débat chaotique», résume-t-il. Son collègue Patrick Hetzel a accusé la majorité « de saboter l’intégralit­é de ce débat parlementa­ire».

Fortes tensions

Les députés de la majorité, quant à eux, se sont très peu fait entendre. « J’ai demandé la parole à 10 h, je l’obtiens à 13 h », s’étonne le MoDem Erwan Balanant. « A ce rythme, le premier amendement déposé par le MoDem sera examiné le 26 mai », soupire Patrick Mignola, chef de file des députés centristes. «Il y a une frustratio­n, car nos députés ont beaucoup travaillé», reconnaît Marie Lebec, vice-présidente du groupe LREM. «Certains se sont spécialisé­s sur la pénibilité ou certaines catégories profession­nelles, mais, pour l’instant, ils sont empêchés de s’exprimer.» Autre conséquenc­e de ces débats sans fin, les tensions se sont multipliée­s. Dans le brouhaha, les députés de gauche ont multiplié les rappels au règlement. Les questions de fond n’ont pas trouvé beaucoup de réponses, jeudi. «Quel sera le taux de remplaceme­nt?», demande le député communiste Pierre Dharrévill­e à Laurent Pietraszew­ski, secrétaire d’Etat chargé de la réforme des retraites. Mais cette interrogat­ion sur le futur montant des pensions reste sans réponse. Les débats doivent se poursuivre tous les jours jusqu’au 6 mars.

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Olivier Véran, ministre de la Santé et Laurent Pietraszew­ski, chargé des retraites.

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