20 Minutes (Marseille)

A Barranquil­la, le carnaval a la baraka

La ville caribéenne accueille le plus gros événement culturel du pays à partir de samedi

- Marie de Fournas

Si le roi des carnavals est brésilien, son dauphin pourrait bien être colombien. Célébré depuis le XIXe siècle, le carnaval de Barranquil­la est le deuxième plus gros d’Amérique latine, après celui de Rio de Janeiro. L’événement, inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco, demeure peu connu en France. Une tendance qui tend à s’inverser depuis l’accord de paix de 2016 mettant fin à un demi-siècle de guerre civile et marquant le retour des touristes.

Le carnaval de la cité caribéenne du nord du pays tire son épingle du jeu par son naturel, sa diversité et une ambiance bien à lui. Réputation que Barranquil­la remet en jeu à partir de samedi et durant quatre jours, avec pour seul mot d’ordre pour les près de 1,5 million de carnavaliè­res et carnavalie­rs attendus : faire la fête en couleur et en musique. «Mi-janvier, le maire a symbolique­ment remis les clés de la ville à la reine des festivités. Celle-ci a ordonné aux habitants de s’amuser», explique Fabian Suarez, musicien et ethnomusic­ologue colombien et fondateur de l’associatio­n culturelle Casa kumbe. « Hormis les boutiques de déguisemen­ts, tous les commerces ferment. Il fait 30 °C la journée et 26 le soir, ça déborde de monde dans les rues et les bars. Il y a de la musique partout, traditionn­elle et actuelle comme la cumbia, la puya, le reggaeton…» Chaque quartier a sa troupe de musiciens, sa reine et ses danseurs. Toute l’année, ils ont élaboré les musiques, chorégraph­ies, costumes et carrosses. « Il y a vraiment une ambiance bon

enfant, se rappelle Sarah, blogueuse sur Sarah conte ses voyages, sur place l’année dernière. Quant aux costumes, il y en a pour tous les goûts : des typiques, des farfelus… » « Tout est permis et les créations se réinventen­t chaque année », ajoute Fabian Suarez. Une diversité qui fait écho à l’histoire de la Colombie, fusion de cultures indigènes autochtone­s, européenne­s et africaines.

En plus d’une cinquantai­ne d’événements officiels, impossible de dénombrer tous ceux en off qui rythment les journées et les nuits du carnaval. Du non-stop pendant quatre jours, jusqu’à ce que la mort de Joselito vienne clore la fête : incarné par une poupée ou un acteur, le symbole du carnaval et du fêtard s’éteint sous les (faux) sanglots de la foule. Après le carnaval, Barranquil­la ne répond plus.

« La reine a ordonné aux habitants de s’amuser.» Fabian Suarez, fondateur de l’associatio­n Casa kumbe

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Chaque quartier de Barranquil­la est représenté par ses danseuses.

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