20 Minutes (Marseille)

Les électeurs vont faire coup double

Municipale­s « 20 Minutes » vous explique comment seront élus le maire de Marseille et le président d’Aix-Marseille métropole

- Adrien Max

Paris, Marseille, Lyon, et le reste de la France. La loi PLM votée en 1982 par Gaston Defferre, ancien maire marseillai­s, prévoit des particular­ités pour les élections municipale­s.

› Avoir le plus de voix ne garantit pas la victoire. Marseille a été découpée en huit secteurs regroupant 2 des 16 arrondisse­ments. Vous voterez donc pour des conseiller­s d’arrondisse­ment et les conseiller­s municipaux, qui désigneron­t le maire à l’issue du second tour. Les listes doivent être paritaires. « Le scrutin par arrondisse­ment ressemble à l’élection présidenti­elle américaine : en réalité il y a huit élections qui se passent simultaném­ent », explique Florent Gougou, enseignant chercheur à Sciences po Grenoble. Si la liste obtient plus de 10 %, elle se maintient au second tour, avec la possibilit­é de fusionner ou de se retirer. Si une liste obtient 50 % dès le premier tour, ou qu’elle arrive en tête au second tour, elle remporte la majorité des sièges du secteur. Le restant est réparti proportion­nellement au résultat de l’autre liste ou des autres listes ayant obtenu au moins 5 %.

Chaque secteur dispose d’un nombre de conseiller­s municipaux en fonction du nombre d’habitants. Le plus petit, le 2-3, a huit conseiller­s municipaux, tandis que le plus grand, le 13-14, en a seize. Ce sont ensuite les 101 conseiller­s municipaux qui élisent le maire de Marseille à l’issue du second tour. « Il est possible pour un candidat d’avoir une large majorité de voix dans trois secteurs, et d’être battu de justesse dans cinq autres. Si les cinq secteurs disposent de plus de conseiller­s que les trois autres, le candidat qui sera arrivé en tête dans ceux-ci sera élu avec moins de voix exprimées que son adversaire. Un candidat arrivé en tête, même avec 30 % des voix, remporte au moins 50 % des sièges. Plus un arrondisse­ment a de conseiller­s municipaux, plus il est stratégiqu­e et plus le paysage électoral est éclaté », détaille Florent Gougou.

› Une seule et même élection pour la mairie et la métropole. A Marseille, les élus métropolit­ains seront directemen­t fléchés des listes pour la mairie. Les candidats aux municipale­s qui le sont aussi aux sièges de conseiller­s communauta­ires doivent figurer de manière distincte sur le même bulletin de vote. La parité doit être respectée et les candidats figurant dans le premier quart de la liste des candidats aux municipale­s doivent obligatoir­ement être fléchés vers la liste des candidats à la métropole. Dernier impératif, les candidats aux sièges métropolit­ains doivent figurer au sein des trois premiers cinquièmes de la liste des candidats pour les municipale­s. « Cette nécessité d’être candidat aux municipale­s pour être élu à la métropole est une manière organisée de cumul des mandats », considère Florent Gougou.

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Les élections des 15 et 22 mars sont soumises à des règles complexes.

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