Les électeurs vont faire coup double
Municipales « 20 Minutes » vous explique comment seront élus le maire de Marseille et le président d’Aix-Marseille métropole
Paris, Marseille, Lyon, et le reste de la France. La loi PLM votée en 1982 par Gaston Defferre, ancien maire marseillais, prévoit des particularités pour les élections municipales.
› Avoir le plus de voix ne garantit pas la victoire. Marseille a été découpée en huit secteurs regroupant 2 des 16 arrondissements. Vous voterez donc pour des conseillers d’arrondissement et les conseillers municipaux, qui désigneront le maire à l’issue du second tour. Les listes doivent être paritaires. « Le scrutin par arrondissement ressemble à l’élection présidentielle américaine : en réalité il y a huit élections qui se passent simultanément », explique Florent Gougou, enseignant chercheur à Sciences po Grenoble. Si la liste obtient plus de 10 %, elle se maintient au second tour, avec la possibilité de fusionner ou de se retirer. Si une liste obtient 50 % dès le premier tour, ou qu’elle arrive en tête au second tour, elle remporte la majorité des sièges du secteur. Le restant est réparti proportionnellement au résultat de l’autre liste ou des autres listes ayant obtenu au moins 5 %.
Chaque secteur dispose d’un nombre de conseillers municipaux en fonction du nombre d’habitants. Le plus petit, le 2-3, a huit conseillers municipaux, tandis que le plus grand, le 13-14, en a seize. Ce sont ensuite les 101 conseillers municipaux qui élisent le maire de Marseille à l’issue du second tour. « Il est possible pour un candidat d’avoir une large majorité de voix dans trois secteurs, et d’être battu de justesse dans cinq autres. Si les cinq secteurs disposent de plus de conseillers que les trois autres, le candidat qui sera arrivé en tête dans ceux-ci sera élu avec moins de voix exprimées que son adversaire. Un candidat arrivé en tête, même avec 30 % des voix, remporte au moins 50 % des sièges. Plus un arrondissement a de conseillers municipaux, plus il est stratégique et plus le paysage électoral est éclaté », détaille Florent Gougou.
› Une seule et même élection pour la mairie et la métropole. A Marseille, les élus métropolitains seront directement fléchés des listes pour la mairie. Les candidats aux municipales qui le sont aussi aux sièges de conseillers communautaires doivent figurer de manière distincte sur le même bulletin de vote. La parité doit être respectée et les candidats figurant dans le premier quart de la liste des candidats aux municipales doivent obligatoirement être fléchés vers la liste des candidats à la métropole. Dernier impératif, les candidats aux sièges métropolitains doivent figurer au sein des trois premiers cinquièmes de la liste des candidats pour les municipales. « Cette nécessité d’être candidat aux municipales pour être élu à la métropole est une manière organisée de cumul des mandats », considère Florent Gougou.