La contamination au Covid-19 ralentit
Sur les 258 travailleurs saisonniers testés positifs, la moitié est sortie de quarantaine, tandis que les nouveaux cas diminuent
La bataille n’est pas encore gagnée. Le préfet des Bouches-du-Rhône, Pierre Dartout, et le directeur de l’agence régionale de santé de Provence-Alpes Côte-d’Azur, Philippe de Mester, ont fait le point, vendredi, sur le foyer de contaminations au Covid-19 chez des travailleurs saisonniers des Bouches-du-Rhône.
› Les nouvelles contaminations baissent.
Depuis l’alerte de l’hôpital d’Arles sur la contamination au Covid19 de trois travailleurs saisonniers dans l’ouest des Bouches-du-Rhône début de juin, 4 762 tests de dépistages ont été réalisés, pour 258 cas positifs. « Parmi ces cas positifs, 124 ont passé le cap de la quarantaine et sont considérés comme guéris », a avancé Philippe de Mester. L’autre moitié reste toujours placée en quarantaine. «Au départ, nous étions à un taux de positivité de 8 à 9 %, aujourd’hui nous sommes autour de 5 % », a précisé Pierre Dartout. Christine Ortmans, responsable de la cellule de veille sanitaire de l’ARS confirme : « Les nombres de nouveaux cas diminuent sensiblement. » Mais tous ont prévenus : « Nous restons vigilants, la bataille n’est pas encore gagnée.»
› Des difficultés de mises en quarantaine. La plupart des saisonniers dépistés sont des travailleurs détachés originaires d’Espagne. Ils sont bien souvent logés directement sur les exploitations ou par le prestataire de services qui les a fait venir. D’où des difficultés de mises en quarantaine dans ces conditions d’hébergements spartiates. Les services de l’Etat se sont notamment rapprochés des exploitants agricoles, des prestataires de services et de la Croix-Rouge pour garantir les fournitures alimentaires pour les personnes placées en quarantaine. Face à la promiscuité de certains hébergements, la mairie de Miramas a mis à disposition un site d’hébergement et le préfet des Bouches-duRhône a également réquisitionné un hôtel. Des « discours de responsabilisation » du monde agricole ont eu lieu auprès des exploitants et des prestataires de services qui « n’étaient pas à la hauteur », même si le préfet ne veut pas « jeter l’opprobre sur cette profession ». La société Terra Fecundis est particulièrement dans les radars des autorités. Le procureur de la République a également été saisi pour des « logements indignes ».
› Un début de contamination antérieur au déconfinement ? « Le cas zéro est probablement antérieur au déconfinement puisque de nombreux cas positifs ont été détectés dès la première semaine d’alerte, ce qui nous fait penser que le virus circulait déjà depuis plusieurs semaines », a avancé Christine Ortmans. De l’aveu du préfet Pierre Dartout, cette situation devra «amenée une réflexion de fond» sur le modèle des travailleurs détachés saisonniers dans l’agriculture, « une fois les contaminations endiguées ».