Michèle Rubirola
«Marseille passe encore pour une ville où rien ne se passe normalement »
Le bon score (23,4 %)de Michèle Rubirola, le 15 mars, donne à la gauche une chance de l’emporter dimanche.
Avez-vous été surprise de votre résultat au premier tour ?
Ce serait un peu orgueilleux de dire que l’on s’y attendait. Surtout que les sondages me voyaient troisième. Enfin, j’espérais quand même être deuxième. Ça m’aurait fortement contrarié d’être derrière le Rassemblement national. J’étais ravie de ce résultat.
Que pensez-vous des soupçons de fraude aux procurations ?
Je suis atterrée parce que Marseille passe encore pour une ville où rien ne se passe normalement. C’est vraiment un déni de démocratie. Ce sont des méthodes mafieuses, frauduleuses. Même si on soupçonnait des pratiques comme des bourrages d’urnes ou des choses comme ça, à ce point-là, j’ai été sidérée. Je pense que c’est un système qui s’effondre et qui éclate au grand jour.
Pourquoi s’être retirée dans le 13-14, mais pas dans le 15-16 ?
Dans le 13-14, on a la mémoire de 2014, où le PS ne s’était pas retiré et on a vu arriver le Rassemblement national. En arrivant troisième et le RN premier, notre décision a été de pratiquer le front républicain. Dans le 15-16, le RN n’est pas arrivé premier, donc ce n’est pas du tout la même configuration. Cette stratégie ne risque-t-elle pas de vous coûter la place de maire ? On a pensé aux habitants du 13-14, aux associations, qui nous disent : « On ne veut plus ça. » Entre le RN et Martine Vassal, il y a une différence. Si elle m’assimile à la peste rouge, moi, je ne l’assimile pas à la peste brune.
Comment réagissez-vous à ces attaques sur le péril rouge ?
Je ne me sens pas concernée. On a un grand arc humaniste qui va du PS jusqu’à certains électeurs de la France insoumise. Notre programme s’attaque aux inégalités sociales, à la protection de l’environnement et à la qualité de l’air, je ne vois pas ce que les chars russes viennent faire là-dedans. Martine Vassal, qu’est-ce qu’elle fait? Elle déroule un programme qui est basé sur la peur. Elle n’a rien d’autre à proposer et c’est un peu déplorable. Je veux donner envie aux gens, pas leur faire peur.