20 Minutes (Marseille)

Des boules et des débiles

Deux bagarres ont entaché le bilan du Mondial la Marseillai­se. Amateurs et organisate­urs affirment qu’il s’agit d’un épiphénomè­ne

- Mathilde Ceilles

Rapidement, le sujet brûle les lèvres des spectateur­s, choqués des derniers remous qui entachent le Mondial la Marseillai­se à pétanque. « Je suis un grand amateur de pétanque, explique Jean-François après avoir photograph­ié Dylan Rocher, l’une des stars de la compétitio­n. C’est un vrai sport, avec un esprit un peu à part. J’ai appris qu’il y avait eu des bagarres et je trouve ça lamentable. Ça n’a rien à faire avec la pétanque. »

Deux incidents ont en effet émaillé l’édition 2020 de la plus grande compétitio­n de pétanque au monde, qui s’est clos mercredi au parc Borély de Marseille. Dimanche, une bagarre a éclaté entre une équipe française et une équipe belge à l’issue d’une partie. Et mardi, une nouvelle violente altercatio­n a opposé un membre du public à un autre joueur.

« Bien évidemment, on condamne la violence, qui n’a pas lieu d’être dans le sport, soupire Pierre Guille, président de l’événement. Ça n’est pas dans l’esprit du sport. Maintenant, on organise une manifestat­ion avec plus de 3 000 parties de pétanque sur 20 sites de jeu et on dénombre deux incidents. »

«La première fois qu’on vit ça»

Pierre Guille explique : « Dimanche, on n’est pas sur une bagarre ensanglant­ée, juste deux équipes entre qui ça s’est mal passé sur le score. Et mardi, quelqu’un dans la tribune a invectivé un joueur, ce qui n’arrive jamais, contrairem­ent au football. Le ton est monté et le joueur a pété un plomb. Ça rappelle Cantona à l’époque de Manchester United ! » « Il y a peut-être un côté méridional derrière tout ça… », se risque Jean-François. « Non, mais oh !, s’emporte Laurent. A Marseille ou à Metz c’est pareil ! Et une bagarre, ce n’est pas normal. »

« On a déjà eu le ton qui a pu monter, comme en 2014, mais ça chambrait bon enfant, affirme Pierre Guille. C’est la première fois qu’on vit ça. De l’ambiance oui, mais pas de violences. » « Je suis déjà venu sept ou huit fois, explique dans les gradins Alain. Et ces bagarres, je ne les comprends pas. Bon, il y a quatre ans, il y en a bien un qui s’était pris un coup de boule… »

« Je suis venu 5 000 fois, et des bagarres, je n’en ai pas vu souvent », proteste son voisin. Un dommage collatéral au confinemen­t ? « Des cons, il y en a toujours eu, le confinemen­t, c’est juste une excuse qui fait passer la pilule », s’agace Robert – pardon « Robert le boucher », comme il se présente à nous, celui-là même qui affirme avoir « dit ses quatre vérités dimanche » à un adversaire.

« Je ne suis pas médecin, mais je n’y crois pas, lance Pierre Guille. Je ne sens pas les gens particuliè­rement énervés. Le problème dans ces incidents, c’est que le gars qui invective, c’est un abruti. Et pour nous, c’est une vraie déception. On n’a pas fait tout ça pour ça. »

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Stéphane Robineau lors de la demi-finale du Mondial la Marseillai­se.

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