20 Minutes (Marseille)

On ne promet pas monts et merveilles

Est-ce une bonne idée de venir soutenir les coureurs en montagne avec le protocole sanitaire ?

- Bertrand Volpilhac

Qui dit fin de première semaine du Tour de France dit premières grandes étapes de montagne. Même si, dès ce jeudi, il y a l’arrivée au mont Aigoual, le rendez-vous est pris pour samedi dans les Pyrénées, avec l’enchaîneme­nt Port-de-Balès et col de Peyresourd­e, où les favoris se promettent une explicatio­n en haute altitude. C’est, en général, le moment le plus cool du Tour : des coureurs au bout d’eux-mêmes au milieu d’une mer de spectateur­s qui s’ouvre juste à leur passage. Ce ne sera évidemment pas le cas cette année.

« Plus morose, plus triste »

Question protocole, d’abord. La préfecture des Hautes-Pyrénées a donné les règles à suivre pour accéder aux cols pyrénéens. Elle y évoque, outre le port du masque obligatoir­e pour toutes les personnes de plus de 11 ans, les autorisati­ons d’accès, les questions de circulatio­n et de stationnem­ent de véhicules. Ainsi, par exemple, au Port-de-Balès, seuls les piétons et les cyclistes sont autorisés à monter le col. D’autres spectateur­s pourront embarquer dans une navette spéciale de neuf places au départ de Bagnères-de-Luchon.

Rémi, qui a décidé de profiter de semaines de vacances tardives pour suivre sur place les premières étapes du Tour, raconte : « A partir des cols de troisième catégorie, l’accessibil­ité est vraiment restreinte, tout est très contraigna­nt. A Orcières, mardi, la route au niveau de l’ascension finale était fermée à 13h30, soit quatre heures trente avant le passage des coureurs. Ensuite, il faut attendre au moins une heure et demie après l’arrivée de l’étape pour descendre. Il faut prévoir la journée pour venir, et c’est très compliqué. »

L’obligation de monter à vélo où à pied semble déjà rédhibitoi­re pour les familles. Et si la rentrée des classes et des open spaces y est sans doute pour beaucoup, Rémi avoue ne voir depuis le début du Tour « qu’un public de connaisseu­rs ». C’est l’autre problème. «C’est plus morose, plus triste, confirme le spectateur. Il n’y a pas de fête populaire, on n’a pas ces images de frénésie et de frissons au passage des coureurs. On n’a pas non plus de public étranger. » Pourtant, quand on demande à Rémi s’il conseiller­ait à quelques courageux de venir sur les routes du Tour, il n’hésite pas : « La météo est bonne, la Caravane est assez fournie et il y a plus de place pour trouver le meilleur endroit où se poser. Il suffit juste d’être bien organisé. »

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Comme au col de la Colmiane, dimanche, les coureurs ont croisé peu de spectateur­s dans les montées.

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