Face au virus, des usagers réclament plus de transports
Mobilité A Marseille, exposée au coronavirus, il devient difficile de respecter les règles de distanciation sociale dans les transports
Un samedi matin dans le métro. Une dame âgée s’offusque de voir un homme s’asseoir à côté d’elle, alors qu’une étiquette sur le siège stipule que cette place doit rester vide afin de respecter la distanciation sociale. L’homme lui rétorque que, de toute façon, compte tenu du monde, être assis ici ou debout plus loin ne constitue pas une grande différence sur le plan sanitaire. Une troisième passagère ajoute qu’il est impossible d’appliquer la règle de distanciation sociale recommandée par les autorités.
Cette anecdote, racontée par une lectrice de 20 Minutes, reflète le malaise qui règne chez certains usagers de la RTM à Marseille depuis la rentrée. Alors que l’épidémie de coronavirus est virulente, certains métros et bus sont régulièrement bondés. La situation inquiète jusqu’au sommet de l’Etat. « Je demande le renfort de cadencement des bus, des tramways et des métros », réclamait le préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, lundi.
Peu de temps après, la métropole répondait, via un communiqué assez surprenant. Elle affirmait avoir demandé à la RTM «de renforcer l’offre de service aux heures de pointe», mais elle sous-entendait que ce renfort était utile « si la fréquentation le nécessite », alors que, en moyenne, elle « est de 25 % inférieure à celle observée habituellement en période de rentrée». « Sur le plan de la distanciation sociale, je trouve la situation globalement satisfaisante», se réjouit Pierre Durand, directeur général adjoint de la RTM. Avant de préciser : « Si on ne parle pas des périodes d’hyperpointe. On a des situations hyper contrastées et des problèmes sur certaines lignes, notamment les bus qui proviennent des quartiers populaires avec un public de scolaires. »
Pourquoi donc ne pas renforcer la cadence sur ces lignes-là ? « La RTM est une entreprise comme les autres, rétorque Pierre Durand. Je dois adapter mon organisation à mes ressources. Aujourd’hui, avec le Covid, je fais face à un taux d’absentéisme de 15%, là où habituellement il plafonne à moins de 7%. Je manque de personnel.»
« On ne peut pas se satisfaire d’une situation où on dirait : “Tant pis, les gens s’entassent, on fait ce qu’on peut”, rétorque Audrey Gatian, adjointe au maire de Marseille en charge des mobilités. J’entends qu’il y a un problème de personnel. Mais rien n’est insoluble. Les autres villes arrivent à recruter, je ne vois pas pourquoi Marseille ne pourrait pas y arriver. » Et de lancer : « Nous allons entamer un dialogue avec la métropole pour les interpeller sur cette urgence et faire accélérer les choses. »
« Avec le Covid, je fais face à un taux d’absentéisme de 15%. » Pierre Durand, DG adjoint RTM