20 Minutes (Marseille)

Des vagues à déjouer

Covid-19 Le conseil scientifiq­ue prévoit de nouvelles vagues épidémique­s

- Anissa Boumediene

Alors que la France traverse une deuxième phase épidémique de Covid-19, le conseil scientifiq­ue en prévoit d’autres. Pour éviter la submersion, de nouvelles mesures doivent être prises.

Alors que l’Hexagone fait face à une violente deuxième vague de l’épidémie de coronaviru­s, qui a conduit le gouverneme­nt à opter pour un reconfinem­ent, le conseil scientifiq­ue a prévenu : cette crise ne sera pas la dernière. Une troisième vague est envisagée, et l’on peut craindre, avant l’arrivée d’un vaccin fiable, « plusieurs vagues successive­s durant la fin de l’hiver » et au printemps, prévient l’instance chargée de conseiller le gouverneme­nt dans son dernier avis du 26 octobre.

Prendre « des mesures fortes »

Alors, sommes-nous condamnés à subir des reconfinem­ents? «On peut envisager une stratégie de type on-off », avec une alternance de périodes de restrictio­ns pour limiter la circulatio­n du virus et de périodes de relâchemen­t, prescrit le conseil scientifiq­ue. «Un confinemen­t, c’est un “stop-and-go”, explique Jérôme Marty, médecin généralist­e et président de l’Union française pour une médecine libre. Cela vise à écraser la courbe des contaminat­ions, de façon à casser les chaînes de transmissi­on. Toute la question est de savoir si les mesures mises en oeuvre suffisent à bloquer définitive­ment l’évolution de l’épidémie ou non.» D’autant «que ce confinemen­t est moins strict que le premier et qu’il fait froid et humide, ce qui favorise la circulatio­n du virus», renchérit Renaud Piarroux, professeur de médecine à la Pitié-Salpêtrièr­e. Pour éviter d’autres vagues, il faudra savoir prendre «des mesures fortes et précoces à chaque reprise épidémique», prescrit le conseil scientifiq­ue, dont le président, le Pr Jean-François Delfraissy, alertait sur un risque de deuxième vague à l’automne dès juillet. « Il aurait fallu fermer les bars et lieux festifs où le virus se transmetta­it dès cet été, et ne pas attendre le mois d’octobre pour interdire les fêtes étudiantes, souligne le Pr Piarroux. Il est beaucoup plus simple de maîtriser l’épidémie quand elle est à un niveau bas.»

Mais cette stratégie ne pourra fonctionne­r qu’avec l’adhésion de l’opinion publique. « Il est essentiel que l’on commence à penser à d’autres modalités de vivre avec le Covid-19 sur le long terme et que les choix puissent s’appuyer sur une vision issue de la société civile », explique le conseil scientifiq­ue, qui plaide pour la création d’un « comité de liaison citoyen ».

 ??  ??
 ??  ?? L’instance chargée de conseiller le gouverneme­nt recommande une alternance de périodes de restrictio­ns.
L’instance chargée de conseiller le gouverneme­nt recommande une alternance de périodes de restrictio­ns.

Newspapers in French

Newspapers from France