20 Minutes (Marseille)

Le programme Mistrals éclaire sur l’état du climat

Le programme internatio­nal de recherches se termine après dix ans d’études

- Caroline Delabroy

En bateau, en avion, sur le terrain, les scientifiq­ues de Mistrals n’ont pas ménagé leurs efforts pour recueillir des milliers de données sur l’impact environnem­ental du changement climatique dans le bassin méditerran­éen. Durant dix ans, plus de 1 000 scientifiq­ues issus de 23 pays ont participé à ce programme inédit de recherches, qui a croisé les discipline­s et les nationalit­és. « On a accumulé un corpus de connaissan­ces absolument gigantesqu­e et unique, se réjouit Cyril Moulin, directeur adjoint du CNRS-Insu (Institut national des sciences de l’univers). Cette somme va se concrétise­r par une base de données Mistrals regroupant les données de toutes les campagnes d’observatio­n.»

Et ces campagnes couvrent l’ensemble des enjeux actuels : pollution de l’air, de l’eau, épisodes pluvieux méditerran­éens, sécheresse, biodiversi­té de la forêt méditerran­éenne, etc. De la Seyne-sur-Mer à Djerba, pas moins de 15 millions de litres d’eau de mer ont ainsi été passés au tamis pour collecter quantité de planctons. Ce travail a notamment permis d’identifier une plus forte concentrat­ion de mercure dans les planctons de petite taille dans le nord de la Méditerran­ée que dans le Sud.

«Les modèles de demain»

Les épisodes de précipitat­ions exceptionn­elles, comme lors du passage de la tempête Alex dans le Gard et les Alpes-Maritimes, étaient aussi au coeur de Mistrals. Des équipes ont, par exemple, relevé la températur­e de l’eau en Méditerran­ée, pour voir quel rôle elle pouvait jouer dans l’atmosphère et le système orageux. «Nous avons commencé à préparer les modèles de prévision de demain », indique Véronique Ducrocq, ingénieure MétéoFranc­e. «Mistrals s’arrête, mais cela ne veut pas dire que tout s’arrête, rassure Cyril Moulin. Les dynamiques qui ont pu être lancées, les nouvelles collaborat­ions, ce sont des choses qui vont perdurer. » Sans compter que les futures recherches en Méditerran­ée pourront puiser dans la base de données. De l’open data cruciale, dans un esprit de sciences ouvertes.

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Après le passage de la tempête Alex, à Saint-Laurent-du-Var.

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