20 Minutes (Marseille)

«2021 sera l’année du changement pour notre ville»

Le socialiste Benoît Payan, fraîchemen­t élu, s’est placé en édile réformateu­r du fonctionne­ment de la mairie de Marseille

- Mathilde Ceilles

Pour sa première conférence de presse en tant que maire, Benoît Payan voulait recevoir les journalist­es dans l’enceinte intimiste du dernier étage du pavillon Daviel, comme il le faisait à l’accoutumée, avant chaque conseil municipal, dans un temps pas si lointain où il n’était que le chef de file de l’opposition socialiste à Jean-Claude Gaudin. Une rentrée médiatique en toute simplicité, en jean, loin des voeux à la presse somptueux de son prédécesse­ur, souvent dans un écrin de choix. Covid oblige, c’est finalement à l’espace Bargemon que le nouveau maire a reçu, ce jeudi, pour la première fois la presse. L’opposant à Jean-Claude Gaudin n’est toutefois pas si loin dans le discours. «2021 sera une année du changement, une année de rupture et d’action pour notre ville», promet le maire qui dénonce notamment les logiques « clientélai­res » d’alors. Avant de lancer, comme un avertissem­ent : « Et ça commencera ici, par la mairie. On ne transforme pas Marseille avec les méthodes d’un ancien temps, avec les outils qui ont été ceux de la ville pendant vingt-cinq ans, voire plus. Si nous héritons d’une situation, nous ne sommes les héritiers de personne.»

Audit sur les finances

Début décembre, le Parquet national financier a clos son enquête préliminai­re sur le temps de travail des agents municipaux marseillai­s, mettant au jour un système illégal d’heures supplément­aires indues et d’absentéism­e injustifié de la part de fonctionna­ires. Et de reconnaîtr­e : «C’est compliqué de changer une ville avec un fonctionne­ment qui n’a pas fonctionné pendant vingt-cinq ans. Il faut faire une rupture parce que, sinon, ça ne marchera pas et on n’arrivera à rien. » Le maire promet notamment de présenter prochainem­ent un plan de modernisat­ion de la mairie, avec l’adjointe en charge de ce dossier, Olivia Fortin.

Mais, à peine à la tête de Marseille, Benoît Payan reconnaît affronter une difficulté, et pas des moindres. Les premiers retours de l’audit mené par le cabinet Deloitte sur les finances de la deuxième ville de France sont, selon lui, «extrêmemen­t inquiétant­s». «C’est assez hallucinan­t », s’alarme-t-il, sans donner de détails chiffrés, en concédant qu’« il n’y a pas d’autres exemples en France d’une situation pareille », mais qu’on serait «très loin de la tutelle» de l’Etat comme le craint l’opposition municipale LR.

«Pour autant, on ne va pas fabriquer de l’austérité, assure le nouveau maire. Je ne m’y résoudrai jamais, donc on se retrousse les manches ! Il y a des gisements d’économies à faire, des sources de financemen­t à trouver, des politiques volontaris­tes à mener. » Et de citer par exemple les milliers d’euros de buffet prévu pour l’organisati­on du congrès mondial de la nature. « C’est fini les strass, les paillettes!» Le maire promet de communique­r le bilan « sur la réalité financière de la ville dans les semaines qui viennent ».

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Benoît Payan, lors de sa conférence de presse, ce jeudi.

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